Suite à la rencontre ce mercredi entre les représentants de l’association
"Solidarité étudiante 974", et la manifestation des étudiants en parallèle pour la sauvegarde de l’épicerie solidaire du campus Nord de l’Université, plusieurs élus réagissent et demandent des moyens à destination des étudiants.
Université de La Réunion : "Touche pas à mon épicerie"
Le député de La Réunion Jean-Hugues Ratenon demande au Préfet d’apporter la solution aux étudiants pour éviter toutes ruptures d’aides aux jeunes en difficulté.
" J’apprends avec stupéfaction que l’Etat compte retirer l’agrément d’une dizaine de services civiques à l’Association Solidarité Etudiante Réunion.
Je ne comprends pas cette décision et je regrette qu’il n’y ait pas eu de dialogue avec les étudiants pour aborder cette question et trouver une solution
Quel que soit le motif de cette annonce, peut-on comme cela pénaliser 4000 étudiants ? Je rappelle qu’être étudiant aujourd’hui est extrêmement difficile dans l’hexagone et encore plus à la Réunion. N’oublions pas que la crise covid19 est un facteur aggravant de cette situation".
"Ne voit-on pas que les tentatives de suicides et les suicides sont en augmentation ?"
" Nous constatons que beaucoup abandonnent par manque de moyens ; ne voit-on pas que les tentatives de suicides et les suicides sont en augmentation ces derniers mois ; des chiffres alarmants que doivent prendre en compte les gouvernants du pays".
Un revenu minimum étudiant ?
" Conscient des difficultés des étudiants, avant même la crise covid, j’ai fait la proposition d’un revenu minimum étudiant que j’ai eu l’occasion d’aborder récemment encore à l’Assemblée Nationale, malheureusement le gouvernement n’a pas trouvé bon de l’étudier. Je rappelle que ce RME existe dans certaines villes de l’hexagone pour aider les parents et les étudiants à faire face à leurs difficultés. Je regrette l’attitude du gouvernement et j’espère qu’à un moment il prenne véritablement en considération cette nécessité et mette enfin des moyens pour étudier cette mesure".
"Il est urgent de trouver des solutions pérennes"
"Concernant l’épicerie solidaire et le snack, les chiffres sont là : 4000 étudiants les fréquentent. Des chiffres qui font la démonstration des grandes difficultés que rencontrent ces jeunes. Si l’épicerie et le snack pallient autant à leurs difficultés, il est par conséquent urgent de trouver des solutions pérennes pour permettre à la jeunesse réunionnaise d’étudier dans de bonnes conditions.
Faire l’économie de cette réflexion c’est toujours vouloir que la Réunion n’avance pas et surtout que les Réunionnais restent toujours à terre.
Je demande au Préfet, qui a la main sur l’agrément, d’apporter la solution aux étudiants pour éviter toutes ruptures d’aides aux jeunes en difficulté.
Des solutions existent : agréments pour les contrats civiques ; les PEC d’utilité sociale pouvant être financés par l’Etat et co-financés par les collectivités locales : Région et Département.
Un budget tellement minime pour une grande solidarité en direction de 4000 étudiants".
Face à la menace qui plane sur les étudiants qui bénéficient des services de l’épicerie du campus de Saint-Denis, la responsable du groupe "Le Rassemblement" réagit :
"L’association Solidarité Étudiante 974 fait un travail essentiel à destination des étudiants réunionnais, la structure a mis en place une épicerie solidaire".
4000 bénéficiaires par mois
"L’association propose des repas et des produits à des tarifs préférentiels qui bénéficient à plus de 4 000 étudiants par mois. L’association compte 24 membres dont 4 salariés et une dizaine de personnes en service civique puis des bénévoles."
"Il en va de la survie de nos étudiants"
"En cette période de crise sanitaire, au regard du mal-être et de la précarité qui sévit au sein de la communauté estudiantine, ces "îlots de solidarité” doivent être préservés. Or l’épicerie est menacée de fermeture partielle. En effet, la DRAJES (Délégation Régionale Académique et aux Sports) a refusé de renouveler la demande d’agrément de l’association pour bénéficier de contrats de service civique".
"Un très mauvais signal envoyé aux étudiants"
" Le non-renouvellement de cette demande d’agrément est un très mauvais signal envoyé aux étudiants et risque de leur porter un coup fatal. Avec la crise sanitaire les "jobs étudiants" ont disparu, le "Restau-U" est fermé tous les soirs, les étudiants de "Solidarité Étudiante 974" sont présents pour faire face à cette crise qui frappe les étudiants de plein fouet. Des moyens doivent être accordés. Il en va de la survie de nos étudiants donc de l’avenir de La Réunion".
Génération Ecologie demande aux autorités d’accompagner les étudiants :
"Dans un contexte de détresse sociale étudiante après le confinement et maintenant le couvre-feu où les cours à l’université n’ont toujours pas retrouvé un rythme normal, les services de l’État ont a priori décidé de ne pas reconduire de nouveaux contrats en service civique à l’épicerie solidaire du campus. Ces services civiques sont pourtant nécessaires au bon fonctionnement de cette structure associative. Le risque de fermeture de l’épicerie est réel".
Accompagner l’épicerie solidaire grâce au dispositif service civique
"Génération Ecologie appelle les services de l’État à accompagner l’épicerie solidaire grâce au dispositif service civique car l’épicerie solidaire du campus correspond à une demande sociale des étudiants. Beaucoup d’entre eux depuis le début de la crise sanitaire sont en grande souffrance et en grande précarité sans revenu (sans job étudiant, sans stage rémunéré) dans un isolement social sans précédent. Les étudiants peuvent ainsi éprouver de grandes difficultés pour se nourrir et sont dans un mal-être grandissant".
L’épicerie : "une bouffée d’oxygène"
"L’épicerie solidaire du campus est pour eux une bouffée d’oxygène leur permettant de se restaurer convenablement.
Génération Ecologie milite pour la pérennisation des épiceries solidaires étudiantes grâce à des partenariats de circuit-court avec des producteurs locaux pour une alimentation saine et de proximité.
Ne sacrifions pas notre jeunesse alors que celle-ci est la force montante des combats d’avenir de nos territoires et de la planète".