Les tortues de terre sont de plus en plus prisées par les voleurs. Bien qu’elles soient interdites à la vente jusqu’à la 3e génération car protégées, certains n’hésitent pas à les dérober à leurs propriétaires pour les "dealer" à prix d’or, une manoeuvre illégale qui peut mener jusque devant le tribunal correctionnel.
Depuis plusieurs jours voire des semaines, nos amies les tortues de terre domestiquées dites "radiata" sont sur l’ile la proie de personnes bien mal intentionnées qui savent que ces chéloniens valent leur pesant d’or.
Du coup, les vols de tortues terrestres pullulant dans les jardins réunionnais se multiplient un peu partout sur l’île. Et ce bien qu’acheter une tortue volée soit considéré comme un délit et par conséquent passible du tribunal correctionnel pour recel de vol.
Ces adorables grosses masses à la carapace dure comme du fer sont pourtant une espèce protégée. La loi du 19 janvier 2005, arrêtée par décret du 10 août 2004, issue d’une réglementation internationale relative aux espèces protégées, rend d’ailleurs obligatoire le marquage des tortues pour permettre une meilleure traçabilité du reptile. " Chaque tortue est pucelée ", précise Bernard, amoureux de ces reptiles depuis longtemps et malheureusement victime de vols récemment.
Ces reptiles nonchalants sont plus qu’aimés. Ils sont même quasiment vénérés, dans tous les cas font partie de coutumes ancestrales. Sur l’île Bourbon, la tradition serait d’offrir un de ces reptiles aux jeunes mariés car ils seraient symbole de fécondité et de prospérité.
Est-ce pour cette raison légendaire et traditionnelle que ces pauvres bêtes sont de plus en plus convoitées par les voleurs ? Ou bien alors parce qu’elles sont considérées comme un animal totémique inscrit dans la culture chinoise ?
Quoi qu’il en soit, elles font l’objet de vols fréquents sur l’île. Bernard a vu les siennes volatiliser. Des faits qui l’ont poussé d’ailleurs à maintes reprises à intervenir sur les ondes de Radio Free Dom, tellement il en a gros sur le coeur.
Vingt-sept d’entre elles au total, des tortues étoilées de Madagascar, ont disparu de leurs cages. Bien malgré lui, il a dû dire adieu à Heidi, Quasimodo ou encore Doris. Ses " petites filles ", comme il dit, feraient-elles partie du lot qui, ce matin, était en vente pour 100 euros pièce sur le marché du Chaudron ?
" En me réveillant le matin comme d’habitude je venais leur donner à manger, leur préparer des feuilles de salade, et en arrivant à ma grande surprise, j’ai remarqué qu’il manquait un box et en ouvrant les autres boxes, j’ai remarqué qu’il n’y en avait plus du tout ", confie cet amoureux de chéloniens qui a souhaité témoigner à couvert par peur des représailles.
Lui comme d’autres propriétaires, qui sont de plus en plus nombreux à la Réunion, a une passion pour ces animaux qu’il possède depuis des années. " J’ai des tortues qui ont l’âge de mes enfants ", avoue-t-il. Il s’y est donc forcément attaché.
Toujours est-il que Bernard a décidé de porter plainte auprès des gendarmes de Sainte-Suzanne car ses tortues de terre, il les aimait y compris celles qui venaient de naître et ne mesuraient que 3 centimètres de diamètre, elles aussi volées.