C’est à 2h30 du matin que Thérèse commence sa journée de travail. Bazardière au marché des Camélias à Saint-Denis. Elle s’est reconvertie il y a une quinzaine d’années en tant que foraine sur le marché. Une rencontre signée Sébastien Barencourt.
La journée débute à 2h30 du matin pour Thérèse, bazardière au marché des Camélias.
Avant d’aller au marché, Thérèse prend la route en direction de sa boutique afin de récupérer quelques fruits : "Je récupère les fruits un peu fragiles à la boutique, explique Thérèse, on a des fraises, des cerises, des framboises... Je me suis dis que quand je serais vieille, je ne pourrais peut-être plus me réveiller pour aller au marché. Du coup il fallait que je trouve un métier plus pérennes, j’ai donc fait une boutique. J’ai lancé la boutique il y a deux ans de cela. Pour le moment c’est pour mon mari et moi mais plus tard ce sera pour mes enfants", confie-t-elle.
Commençant les ventes à 5h30, Thérèse se dirige vers le marché des Camélias. Avec uniquement quelques heures pour tout installer, elle est accompagnée de son mari : "Mon mari est déjà là, il fait l’installation. D’abord on décharge le camion et ensuite on installe les produits sur la table", explique Thérèse.
Aimée de ses clients et de sa famille, Thérèse n’était pas destinée à devenir bazardière, comme elle le confie : "J’ai fait 20 ans de comptabilité, je mettais des escarpins de 10 centimètres, crayon noir, eyeliner et rouge à lèvres, mes ongles aussi étaient bien jolis. Mais ça y est, tout ça c’est terminé. Je n’aimais pas travailler dans un bureau, je voulais être en contact avec les gens", raconte-t-elle.
Elle continue : "Un jour je me suis dit, en voyant mon mari vendre au marché, que c’est ce métier que je voulais faire. Mon mari m’a répondu que je ne pouvais pas faire ce travail, que ce n’était pas dans ma nature, mais j’ai insisté. Tout ça c’était fin 2006, ça fait maintenant 16 ans. J’ai repris les reines du marché, de la vente et de la boutique et j’ai l’impression d’avoir fais ça toute ma vie. Être foraine c’est mon métier, si je ne faisais pas ça, je ne serais pas heureuse. C’est une passion plus qu’un métier", conclut Thérèse.
Patrick Rivière.