Les frères Jean-Michel et Fabien Clain, Nail Varatchia, Jérôme Lebeau ainsi que Sandia Gaia, ou plus récemment, Louqman Ingar, ont défrayé la chronique pour terrorisme. En cette journée nationale en hommage aux victimes, revenons sur ces djihadistes réunionnais qui ont marqué la contribution de l’Outre-mer dans le terrorisme.
Contre toute attente et loin des conflits entre le monde arabo-musulman et l’Occident, La Réunion a fait parler d’elle pour terrorisme. Et, la liste des Réunionnais impliqués dans le djihadisme est plutôt longue au regard du nombre d’habitants que compte l’île. En 2019, notre île comptait une soixantaine de fichés S, des personnes potentiellement menaçantes pour la sûreté de l’État.
En 2014, Sandia Gaia quittait notre île pour rejoindre le djihad en Syrie. La jeune Portoise s’envole pour la Syrie pour y suivre son conjoint déjà radicalisé. Jugée dangereuse, elle est toujours recherchée. Selon les informations en début de cette année, elle chercherait à regagner la France même si elle risque d’être jugée et emprisonnée pour terrorisme.
En Juin 2015, Nail Varatchia, un ancien élève du lycée Levavasseur est arrêté lors d’un coup de filet antiterroriste. Originaire de Saint-Denis, il est surnommé “l’Égyptien”, en raison de sa bonne maîtrise de l’arabe qu’il a appris lors d’un séjour en Égypte.
Il s’était ainsi fait prédicateur salafiste, incitant ses “fidèles” à la guerre sainte. Une filière djihadiste, développée dans les années 2013-2015, avait ainsi été démantelée à La Réunion dont deux frères jumeaux, Thomas et Anthony devenus Mehdi et Muhammad, à peine majeurs au moment des faits et un jeune père de famille d’une vingtaine d’années.
On attribue la responsabilité de la mort de Nassirdine Mzé, originaire de Saint-André, mort en Irak en avril 2015, à Naïl Varatchia ainsi que l’embrigadement de Anthony M., qui avait fait le déplacement en Turquie avec son épouse dans le but de se rendre en Syrie. Ce dernier avait été renvoyé de Turquie dans le cadre du protocole Cazeneuve. Il est, ainsi, soupçonné qu’une demi-douzaine de Réunionnais ont ainsi pris la route du djihad à cette époque.
En octobre 2019, Naïl Varatchia foulait de nouveau le sol réunionnais pour y purger sa peine après sa condamnation par le tribunal de Paris en octobre 2018. Il avait comparu en cour de justice pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
On se souvient également des frères Clain. Originaire de la Réunion, Fabien Clain, avait été identifié par les enquêteurs français comme celui qui avait enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui firent plus d’une centaine de morts et plusieurs centaines de blessés.
Accompagné de son frère, Jean-Michel, il aurait participé à la préparation des attentats et tous deux sont aujourd’hui supposés mort. Selon les policiers qui ont témoigné lors du procès des attentats, les frères Clain ont joué un rôle-clé dans la cellule chargée des attentats en France.
À Raqqa, alors fief du groupe État islamique en Syrie, on se souvient du passage des frères Clain, Jean-Michel et Fabien Clain, deux djihadistes français. Ce sont ainsi les Réunionnais les plus célèbres de Raqqa.
Le 27 avril 2017, La Réunion devient le théâtre de la première attaque terroriste dans l’Outre-mer. Jérôme Lebeau, de 27 ans, originaire de Saint-Benoît, converti à l’islam en 2014, est l’auteur de cette attaque.
À la suite à des échanges de tirs à la cité Fragrance, à Saint-Benoît, ils blessent deux fonctionnaires du GIPN, l’un au bras et l’autre à la main. Jérôme Lebeau, pour sa part, reçoit deux balles.
Il sera poursuivi pour tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes.
Lors d’une perquisition, tout un arsenal est découvert à son domicile qu’il partage avec de sa mère. On y retrouve des armes à feu dont un fusil à pompe, des munitions ainsi que des produits chimiques entrant dans la composition d’engins explosifs.
Radicalisé, le jeune homme avoue lors de sa garde à vue qu’il projetait d’organiser un attentat contre des policiers ou des militaires. Jérôme Lebeau se fait appelé le “Tueur souriant”, suite à son pseudo utilisé sur les réseaux sociaux. Sa mère et lui ont été condamnés.
Enfin, plus proche de nous, en octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, est tué. Il est décapité dans un attentat dans les Yvelines. C’était lors d’une polémique soulevée pour des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression.
Le terroriste, Abdoullakh Anzorov, était alors en contact étroit avec des jeunes radicalisés. Parmi ceux qui "partageaient ses convictions", on retrouve un jeune réunionnais, Louqman Ingar, Dionysien né en 2002. Ce dernier a été mis en examen en novembre pour association de malfaiteurs terroriste.