La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet évoque la piste de confisquer le téléphone portable avant d’entrer en classe, avec "Une pause numérique pendant les 8h quotidiennes au collège". Cette mesure est-elle réellement applicable ?
Pour les élèves de collège, le téléphone est souvent indispensable, mais son utilisation n’est pas sans conséquence.
Pour limiter les risques de harcèlement, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet suggère une mesure forte : "Je me demande s’il ne faut pas que nous procédions comme en Conseil des ministres où nous déposons le téléphone à l’entrée des collèges".
L’utilisation du téléphone est déjà interdite dans les collèges depuis la loi datant d’août 2018. Cependant cette loi n’est pas toujours respectée.
"De base dans le collège, on n’a pas le droit d’utiliser le téléphone. Il y en a qui l’utilise en cachette", témoigne un collégien.
La proposition du gouvernement reste difficilement applicable selon un syndicat de professeurs. "On voit bien qu’il y a un détachement du terrain. Dans un établissement de 690 élèves, on a minimum 450 élèves qui ont un téléphone. Comment le matin on gère le dépôt des 450 téléphones et la récupération des 450 téléphones ?" déclare Willy Legros, Syndicat des enseignants - UNSA.
La solution au fléau du harcèlement résiderait dans un meilleur accompagnement des usages d’après la FCPE. "Est-ce qu’il ne serait pas mieux de mettre en place des projets d’éducation, des projets pour qu’on apprenne aux enfants à utiliser le téléphone, on les accompagne aussi face aux dangers des écrans, des réseaux, ect, plutôt que de faire ça", estime Daniel Amouny, président départemental de la FCPE de La Réunion.
Pour le moment, la décision d’appliquer ces mesures n’a pas été tranchée. Cependant le gouvernement reste ouvert à des expérimentations dans plusieurs établissements en France.