Sanctionner les hommes qui ne veulent pas partager les tâches ménagères. L’idée peut paraître farfelue mais la proposition de l’écologiste, Sandrine Rousseau, lancée fin mars, est en train de faire son petit bout de chemin. Une femme sur deux y serait favorable selon une récente étude.
Faire la vaisselle, nettoyer, balayer, etc. Des tâches quotidiennes qui ne sont pas toujours réparties équitablement au sein du couple. Et si demain il était possible de porter plainte contre son conjoint pour délit de non-partage des tâches ménagères ? Seriez-vous pour ou contre cette loi ?
L’idée est, en fait, de soulager la charge mentale des femmes. Sandrine Rousseau estime que les femmes font environ entre huit et dix heures de tâches ménagères de plus que les hommes par semaine.
Pendant ce temps, ces derniers travaillent plus et s’adonnent à plus de loisirs. Ce qui les favorise doublement autant dans la poursuite de leur carrière que dans la liberté de s’adonner à leurs loisirs préférés.
Selon une enquête de l’Insee de 2012, les femmes réalisent 72 % des tâches ménagères. Elles font ainsi une heure trente de travail quotidien de plus que les hommes. Un écart qui peine à se réduire.
D’après l’Observatoire des inégalités, l’évolution du partage des tâches domestiques n’évolue pas depuis 2003. En septembre dernier, l’Observatoire avait, cependant, souligné une lente évolution chez les jeunes couples.
Selon une étude, 57 % des femmes indiquent faire plus de tâches ménagères que leur conjoint et 16 % des hommes disent faire plus de tâches domestiques que leur conjoint. Les femmes sont également 56 % à avouer que leur conjoint est plus impliqué dans les tâches ménagères que ne l’était leur propre père.
En voulant s’attaquer à ce qu’elle appelle “un angle mort des inégalités hommes-femmes”, Sandrine Rousseau souhaite ainsi établir un peu plus d’égalité dans la sphère domestique. Une façon de suivre la tendance de ce qui se fait dans l’univers professionnel.
Les inégalités de partage des tâches au sein du foyer ont des conséquences qui vont bien au-delà de la sphère privée. Elles freinent les femmes dans leur vie professionnelle, politique et associative.
L’inégale répartition des tâches ménagères explique, en partie du moins, le trop grand nombre de travail à temps partiel des femmes, leur faible représentation en politique ou dans les associations. Des écarts que l’on retrouve également en matière de temps libre, comme le sport.
Il s’agit, selon Sandrine Rousseau, de donner les moyens aux femmes de véritablement obtenir l’égalité sur le partage des tâches domestiques. Cette dernière a précisé qu’il s’agit d’un souhait de sa part, et non une véritable proposition d’Europe Écologie les Verts.
Si une femme sur dix déclare être prête à porter plainte, certaines femmes pensent que ce sont les mentalités qu’il faut changer alors que du côté des psychothérapeutes on trouve une telle proposition plutôt contre-productive et que cela fasse avancer les choses. Au contraire, cela pourrait créer des soucis au sein du couple. Il y a assez de problèmes au sein des couples et il n’y a pas lieu d’en rajouter.