Un français sur trois seulement a accès aux soins palliatifs. La loi sur la fin de vie, dont une partie concernait les soins palliatifs, était en discussion à l’Assemblée nationale avant la dissolution. Mais depuis le travail parlementaire a cessé. Les "efforts en faveur du développement des soins palliatifs seront renforcés dès 2025" a toutefois promis le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale. Quel état des lieux et quelles attentes à La Réunion ?
Sylvain Rolland Pluie est atteint d’un cancer de la gorge. Il est pris en charge dans l’unité de soin palliatif de la clinique de Sainte-Clotilde. Ce service réunit les 12 seuls lits de l’île de La Réunion. "Moi je suis venu ici pour me soigner. Un bon soulagement. Il y a toujours quelqu’un pour nous, ils viennent nous voir et demandent s’il n’y a rien, si on ne manque de rien. Ce n’est pas donné à tout le monde ça. Ca va bien, ça va mieux", témoigne , le patient.
Sylvain est entré dans l’unité de soin palliatif il y a plus d’un mois. En temps normal, un séjour dure 2 jours, ou au maximum 15 jours.
Selon le docteur Reshad Rahim Khan, médecin dans l’unité de soins palliatifs le problème de l’accès aux soins repose surtout sur la prise en charge à domicile, après hospitalisation en soin intensif . Les patients restent plus longtemps à l’hôpital et les places manquent. Les médecins sont contraints de faire des choix. "On va chercher des lits à droite à gauche, pour permettre de sortir des patients, récupérer d’autres patients . C’est notre travail de trouver des lits pour eux", explique-t-il.
En France, on estime que près de deux patients sur trois n’ont pas accès aux soins palliatifs dont ils auraient besoin. "Il est inadmissible que dans notre pays à notre époque des gens puissent encore souffrir sans que cette souffrance soit réellement prise en charge par manque de moyen pas par manque de connaissance scientifique. Parce qu’il n’y a pas suffisamment de lits", déplore Emeline K/Bidi, députée de la 5e circonscription.
La loi sur la fin de vie étudiée à l’Assemblée nationale avant la dissolution prévoyait d’investir 1 milliard supplémentaires dans les soins palliatifs.
Actuellement leur budget est de 1,6 milliard d’euros.