La Réunion connaît une situation de surpopulation carcérale. On atteint des chiffres inédits. Le Syndicat FO pénitentiaire tire la sonnette d’alarme. On compte 800 détenus pour 560 places à la prison de Domenjod par exemple.
L’île de La Réunion fait face à une surpopulation carcérale. Il y a de moins en moins de place dans les prisons et cela n’est pas sans conséquence aussi pour les personnels pénitentiaires.
Comme l’explique Vincent Pardoux, Secrétaire Régional FO pénitentiaire, "on atteint des chiffres historiques dans les trois prisons du département, particulièrement au centre pénitentiaire de Saint-Denis où on a 800 détenus ce matin pour une capacité de 560 ".
Sur la maison d’arrêt à Saint-Pierre, on compte 150 détenus, et près de 300 détenus en 24 mois sur Domenjod. "C’est assez spectaculaire, et on se retrouve avec des effectifs en baisse" ; selon Vincent Pardoux, il y a jamais eu aussi peu de surveillants pour faire face à "cette montée historique des chiffres de surpopulation".
Comment expliquer cette situation ? " Sur notre département on a une politique qui est assez tournée sur l’incarcération avec très peu d’aménagement de peine. Certains détenus ne sont pas éligibles aux aménagements de peine avec une montée de la délinquance ; ça explique une montée en charge de ces établissements pénitentiaires. Ce qui est inquiétant c’est que l’on continuera d’avoir une montée "
Autre chiffre mis en évidence : 86 détenus sont hébergés au sol parce qu’il n’y a plus de place pour les accueillir. "On a plus de lits pour accueillir les gens. On met des matelas au sol", dénonce Vincent Pardoux.
Des tensions entre détenus
Cette surpopulation carcérale entraîne des tensions. Cela crée à la fois de l’insécurité dans l’établissement et de la violence où le personnel de surveillance est en première ligne, selon le syndicat. Pour pouvoir résoudre ces problèmes, le Secrétaire Régional FO pénitentiaire estime qu’il faut abonder l’effectif. C’est pourquoi ils interpellent l’administration, les parlementaires. Une rencontre est prévue avec le Préfet jeudi dans le cadre du conseil d’évaluation du centre pénitentiaire de Saint-Denis. Le syndicaliste espère que cette rencontre doit permettre d’appuyer "l’arrivée de collègues venant de l’Hexagone pour pallier ce problème de poste vacant. Ce n’est pas un problème de demande, c’est un problème de recrutement sur le territoire hexagonal qui empêche la mutation de nos collègues sur leur département d’origine".