Les surfeurs sont de plus en plus nombreux sur notre île. Ils seraient entre 2000 et 3000 a pratiqué le sport de glisse. À tel point que les dispositifs de sécurisation saturent. Conséquence, nombreux sont les pratiquants qui surfent hors des zones sécurisées. Ces surfeurs brisent donc l’arrêté préfectoral qui devrait être reconduit dans quelques semaines.
Aux Brisants, nombreux sont les surfeurs qui se jettent à l’eau sous l’oeil de la Vigie Requins. Un dispositif rassurant pour Julie et Morgane qui se sont remises au surf récemment. "On se sent davantage en sécurité et puis finalement on prend plus de plaisir, on ne se soucie pas de ce qu’il y a sous l’eau", confie l’une d’elles.
Cependant, de plus en plus de personnes décident de se mettre à ce sport. Cependant, la saturation des spots peut faire fuir les locaux. "Souvent, il y a beaucoup de monde et c’est difficile de faire du bodyboard. C’est pour ça qu’on surfe sans vigies à force", indique un jeune bodyboardeur.
En 2021, 350 licenciés ont été recensés. Un chiffre qui a bien augmenté en 2022 avec 850 licenciés. En 2023, il y en a déjà 150 en seulement deux semaines. Auxquels s’ajoutent 4 écoles de surf. Il est difficile de répondre à autant de demandes sur un seul spot. "Vu l’évolution, il faudrait ouvrir en simultané les autres spots. Les gens bravent l’interdit et vont surfer sur les autres spots puisque les dispositifs sécurisés commencent à être saturés", précise Sébastien Boule, responsable technologique de Vigies Requins Renforcées.
Du côté des magasins de surf, l’augmentation du nombre de pratiquants a aussi été remarquée. "Le moment où il y a eu les vigies qui sont déployées à Trois-Bassins, ça a boosté. Plus la "Water Pätrol" sur Saint-Leu, ça a boosté", affirme Fabrice Friedman, gérant de la boutique de surf RidingBox. Il ajoute cependant : "Il ne faut pas oublier que ça reste vraiment très fragile, au moindre soucis, ça repart".
Au spot de Trois-Bassins, un élu bodyboardeur brave l’arrêté préfectoral sous nos caméras. "Grâce à la pêche, on a retrouvé un risque qui est acceptable, on ne demande pas de risque zéro donc qu’on arrête de nous saouler avec une interdiction qui est ni appliquée, ni respectée", témoigne Jean-François Nativel, conseiller départemental et communal à la mairie de Saint-Paul. Ce dernier poursuit : "Il faut garder les systèmes qui ont été mis en place, vigies ou "Water Patrol", pour un public particulier, des compétitions, des familles, des écoles de surf".
En vigueur depuis 2013, l’arrêté préfectoral temporaire interdit l’accès à l’océan sur le littoral. Il pourrait être reconduit dans quelques jours, plus de trois ans après la dernière attaque.