Deux eurodéputés réunionnais ont été élus à la suite des élections de dimanche : Stéphane Bijoux, de La République en Marche, et Younous Omarjee de La France Insoumise. Ils s’expriment devant la caméra d’Antenne Réunion.
Deux députés réunionnais vont siéger au Parlement Européen.
Un troisième mandat pour Younous Omarjee de La France Insoumise, et une grande première pour Stéphane Bijoux, 10ème sur la liste de La République en Marche (LREM).
Les nouveaux eurodéputés s’expriment en interview croisée face à la caméra d’Antenne Réunion.
Younous Omarjee :
"Je suis aujourd’hui une voix connue, reconnue. J’ai gagné un peu d’autorité au Parlement Européen. C’est un avantage pour être entendu dans une grande assemblée de plus de 751 députés".
"Et bien sûr, l’expérience apporte la maîtrise des dossiers. Concernant les Outre-mer, je crois avoir aujourd’hui une expérience qui est reconnue de tous."
Stéphane Bijoux :
"Oui, c’est l’une des raisons pour lesquelles je me suis engagé, je l’ai montré lors de cette campagne, cette volonté de travailler pour La Réunion, pour les Réunionnais.
Je serai de plus dans un groupe puissant au Parlement européen, avec des eurodéputés qui ont une solide expérience. Ensemble, nous mettrons en commun l’expérience et cette énergie nouvelle qui est la mienne au service de La Réunion."
Younous Omarjee :
"Je répondrai à la fin du mandat, et je vous dirai ce que je pense de son travail. Ce que je peux lui dire c’est qu’il se mettre très vite au travail et qu’il n’attende pas, qu’il faut être sur le pont en permanence et c’est ardu."
Stéphane Bijoux :
"Je connais bien Younous Omarjee, nous étions au lycée ensemble. Chacun a pu l’observer pendant la campagne, jamais dans les médias je n’ai attaqué Younous Omarjee parce que je défends l’idée que deux Réunionnais à Bruxelles devront et pourront travailler ensemble pour La Réunion.
J’ai toujours dit, dans ma façon de faire de la politique, que je deviens un homme politique mais je ne serai jamais un politicien. Ce qui compte pour moi, c’est l’intérêt général."
Younous Omarjee :
"Je n’ai jamais voulu être un député européen exotique, enfermé dans les questions de sa circonscription. Je suis député européen, j’assume l’ensemble des questions qui concernent l’Europe, et parfois même le monde. Mais il est évident que venant des Outre-mer, mon action première concerne La Réunion, Mayotte, les Outre-mer, et je vais aussi bien continuer mon action qu’engager un certain nombre d’actions nouvelles."
Stéphane Bijoux :
"Bien sûr que ça va être la priorité. Nous avons des spécificités en termes d’éloignement, de retard de développement, il faudra bien évidemment travailler très dur pour protéger les Outre-mer.
Nous avons d’autres spécificités sur lesquelles je souhaite travailler. Nous avons des gens qui travaillent pour innover, qui ont de l’audace, je considère que l’Europe doit accompagner cet outre-mer, cette Réunion qui gagne."
Younous Omarjee :
"D’abord, il y a une négociation qui est en cours pour sauvegarder les enveloppes pour La Réunion.
Ensuite, demander à la DG de la concurrence d’engager des enquêtes sur les situations d’abus de position dominante à La Réunion. Je suis bien déterminé à faire la guerre aux monopoles car il n’est pas possible que ce soit toujours les mêmes qui se gavent, et bien souvent sur les fonds européens."
Stéphane Bijoux :
"Pendant cette campagne j’ai rencontré beaucoup de Réunionnaises et de Réunionnais qui ont du talent, que ce soit dans le monde associatif, dans le monde de l’entreprise, des PME, des artisans... Tous m’ont dit leur amour de l’Europe et tous m’ont dit aussi à quel point les tracasseries administratives étaient un frein au développement de leur activité.
L’une des premières mesures auxquelles je vais travailler c’est la simplification administrative de l’Europe pour qu’elle soit plus accessible et plus utile aux Réunionnais et aux Réunionnaises."
Younous Omarjee :
"J’en profite pour remercier l’ensemble des Réunionnais et des Réunionnaises qui m’ont fait confiance. Je crois que je réalise tout de même une performance, puisque j’augmente de près de 8000 voix mes suffrages par rapport à 2014.
La France Insoumise et moi-même offrons la plus forte résistance face au Rassemblement national alors que tous les autres partis s’effondrent. C’est un échec cuisant pour La République en marche, pour les présidents des collectivités et pour Didier Robert."
Stéphane Bijoux :
"Je combattrai toujours les idées des extrémistes. Mais je veux aussi entendre et comprendre le message des électeurs qui ont voté Rassemblement national.
Je travaillerai sans relâche pour expliquer aux Réunionnais que l’Europe est une chance. Il y a un travail de pédagogie à faire. Il faut aussi créer un nouveau lien entre les citoyens et les politiques. Le projet que nous portons est celui de l’Europe du progrès."
Younous Omarjee :
"Le scrutin des Européennes n’est a priori pas très favorable pour notre famille. En Allemagne par exemple, nos partenaires ne font pas des scores extraordinaires, en Espagne non plus.
Mais nous serons six députés insoumis dans la future assemblée et nous sommes déterminés à combattre avec la même énergie que j’ai mis dans mes précédents mandats, et que les 17 députés à l’assemblée nationale, et la même énergie que Jean-Hugues Ratenon."
Stéphane Bijoux :
"Ces résultats sont clairs. Ils montrent que notre proposition a su intéresser les Français et les Françaises, et nous permettent d’avoir demain un grand groupe qui pourra travailler au parlement européen.
En même temps, il faut entendre ce message avec humilité, parce qu’il nous dit beaucoup de choses de l’attente des Français, d’une déception qui est exprimée et face à laquelle notre responsabilité politique est engagée. Il faudra maintenant rapidement apporter des réponses."