Environ 200 personnes se sont rassemblées ce dimanche matin à Saint-Pierre pour une marche pour le climat, à l’initiative du groupe d’activistes Extinction Rebellion.
"Marchons ensemble pour le climat ! Soyons nombreux et nombreuses dimanche 28 mars à 9h devant la Mairie de St Pierre" était le message relayé sur les réseaux sociaux par le groupe d’activistes Extinction Rebellion.
Guillaume Robert, membre de la Convention citoyenne pour le climat
Quelques 200 personnes ont répondu à cet appel ce dimanche. Le cortège s’est rendu jusqu’à Casabona. Et sur le trajet, certains en ont profité pour ramasser des déchets sur la route.
Partout en France, des marches ont eu lieu ce dimanche 28 mars. L’objectif est d’interpeller les personnes dans la rue mais également les élus à l’aune du débat sur le projet de loi "Climat et résilience".
Le rendez-vous était donné par de nombreuses organisations locales comme Citoyens pour le Climat, Extinction Rebellion, Greenpeace, Alternatiba, QG Zazalé, Attac ou encore la FSU. Au programme : un départ devant la mairie, "afin de mettre la pression sur les parlementaires qui doivent voter le lundi 29 mars la loi climat."
Cette loi fait suite aux travaux des 150 citoyens tirés au sort pour la Convention citoyenne pour le climat. Durant 9 mois, ils ont travaillé afin de proposer des mesures nécessaires à mettre en œuvre afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre de la France.
"Le président E. Macron s’était engagé à retenir sans filtre les propositions mais il ne tient pas sa promesse et avec l’aide de sa majorité à l’Assemblée nationale a profondément détricoté toutes les mesures" explique notamment Extinction Re Bellion.
Plusieurs idées ont effectivement été écartées. D’après les calculs de France Info, un tiers des 46 propositions reprises (17 précisément) le sont partiellement. De ce fait, le gouvernement n’a retenu que quelques éléments sur des mesures qui visent à réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation. L’association d’activiste cherche donc à interpeller les parlementaires.
De leur côté, la sous-préfécture a accepté la tenue de la manifestation dans la mesure où elle est revendicative. Au téléphone, le sous-préfet de Saint-Pierre explique : "Il n’y a pas de pression particulière, le but c’est qu’elle se passe dans le respect des mesures sanitaires."
Le parti EELV aussi, est déçu par le texte qui a découlé de la Convention citoyenne pour le climat : "Sous la pression des lobbies industriels, c’est un texte édulcoré, et dépouillé d’ambition qui sera soumis au parlement" expliquent-ils.
Emmanuel Doulouma, tête de liste du collectif "Saint-Pierre pour tous, Saint-Pierre plus verte" appelle lui aussi au rassemblement.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a prévenu que le monde se dirige désormais "vers une augmentation catastrophique de la température de 3 à 5 degrés au cours du XXIe siècle". Les catastrophes naturelles s’intensifieront, surtout si les émissions de gaz à effet de serre continuent.
Or, les changements climatiques ont déjà des conséquences à La Réunion. En effet, l’épisode de sécheresse qui touche l’île en 2020 est remarquable. À l’époque, Philippe Naillet, député de La Réunion, adressait un courrier au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, afin de demander que l’état de catastrophe naturelle soit décrété à La Réunion. Il expliquait : "les syndicats agricoles s’inquiètent également, alors que l’actuelle saison des pluies n’apporte pas les ressources nécessaires." Les conséquences sont donc bien réelles.
Depuis le 25 mars 2021, la "calamité agricole" a d’ailleurs été reconnue : la sécheresse touche 21 communes sur les 24 de La Réunion. Jean-Pierre Marchau, le secrétaire Régional Europe Écologie Les Verts Réunion insiste sur ce point : "L’année 2020 a été l’une des trois plus chaudes jamais enregistrées. À La Réunion, la sécheresse affecte déjà durement les récoltes agricoles et les ressources en eau, les récifs coralliens sont eux aussi gravement touchés".
Raison de plus, selon lui, de faire pression pour éviter d’être des "hors-la-loi climatiques" en 2035...