Le samedi 17 septembre, un bateau avec 46 migrants à son bord est arrivé à La Réunion en provenance du Sri Lanka. Depuis 2018, 7 bateaux et près de 280 personnes ont fui leur pays d’origine pour trouver refuge sur l’île. Dans un courrier, le député Jean-Hugues Ratenon a demandé à la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de se saisir du problème des migrants sri-lankais.
Depuis quelques années, La Réunion est la destination de dizaines de migrants Sri-Lankais. Depuis 2018 : 7 bateaux de pêche transportant près de 280 personnes, souvent des pêcheurs accompagnés de femmes et d’enfants bravent les risques de la mer, mettent en danger leur vie pour rejoindre notre île distante de 4000 kms de leur pays d’origine qui traverse une de ses pires crises économiques avec une inflation galopante dans un climat de grande insécurité.
Dernier en date : le samedi 17 septembre dernier, un bateau de pêche est arrivé au port de la Pointe des galets avec 46 personnes à son bord. Pris en charge par les autorités, elles ont demandé l’asile politique que certains ont obtenu.
Les médias réunionnais révèlent ces derniers jours qu’un autre bateau avec à son bord 17 migrants Sri-Lankais est en route pour La Réunion depuis le 09 octobre. La PAF ainsi que la préfecture affirment ne pas être au courant et qu’elles ont appris l’information par la presse. Selon les informations publiées par cette dernière, ce serait des Sri-Lankais retenus sur la base américaine et britannique à Diégo Garcia qui auraient prévenu leurs avocats d’un cabinet londonien : Leigh Day. Il y aurait encore 82 personnes sur cette base.
Selon des témoignages recueillis par les médias de La Réunion auprès des 46 migrants arrivés sur l’île le 17 septembre dernier, ils auraient été hébergés et nourris par les militaires américains et britanniques pendant une semaine avant de mettre à leur disposition un nouveau bateau de pêche en état de navigation chargé de vivres pour reprendre leur route vers La Réunion.
Selon les avocats, le bateau en approche actuellement serait dénommé l’Arthika, serait dépourvu de radio et de gilets de sauvetage. Si c’est vrai, cela serait une violation de la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer.
Diégo Garcia est un BIOT, British Indian Océan Territory.
Cette situation, Madame la Ministre, soulève plusieurs questions :
1. Comment se fait-il que des migrants arrivant sur le sol britannique ou américain soient envoyés dans un département français et non sur le sol britannique ou américain ?
2. Dans quelles conditions vivent les 82 réfugiés sur la base américaine ?
3. Les droits de l’Homme sont-ils respectés ?
4. La France ne se rend -elle pas complice de ce qui apparait comme « un trafic d’humain », en n’agissant pas immédiatement auprès des 2 pays concernés ?
Par ailleurs, Madame la Ministre, l’arrivée de ces migrants à La Réunion est de moins en moins acceptée par les Réunionnais, et je pèse mes mots quand j’entends les débats dans les médias locaux.
La Réunion est durement frappée par le chômage : un taux de 19% ; par un taux de pauvreté de 37% ; ou encore un manque de logements criant : 30 000 demandes en souffrance.
La Maire de St Denis, elle-même, a lancé un appel publiquement à l’association des maires de la Réunion pour l’aider à trouver des logements pour ces migrants ; la seule ville de St Denis ne pourra pas accueillir tous les migrants au risque de défavoriser les dionysiens.
En attente de logements, ces migrants sont logés dans les hôtels. Ce qui n’est pas pour apaiser les débats. Personne ne remet en cause notre sens d’accueil, d’hospitalité, pour toute personne dans le besoin et en danger mais il est vrai que des crispations voient jour dans la population compte tenu des indicateurs cités plus haut.
D’autant que certains quartiers de l’île : bras fusil à St Benoît ou fayard à St André, sont en proie régulièrement à des actes de violences depuis plusieurs mois opposant des jeunes, dans la plupart des cas, aux forces de l’ordre. Certains n’hésitent pas à s’attaquer aussi aux pompiers ou médecins en intervention la nuit. Vous mesurez ainsi combien le climat est tendu.
Aussi, Madame la Ministre, il me semble urgent que vous vous saisissiez de ce grave problème de migrants Sri-Lankais et que des réponses soient apportées dans l’intérêt du bien vivre à La Réunion, dans l’intérêt de l’ordre public.
Je vous remercie par avance de me tenir informé des actions que le Gouvernement entend entreprendre pour stopper rapidement ce trafic humain.
Dans cette attente, je vous prie de croire Madame la Ministre en l’expression de ma haute considération.