La Réunion est le troisième département français touché par les addictions en tout genre. Les patients concernés sont de plus en plus jeunes. A l’occasion de la semaine de prévention contre les addictions, LINFO.re est allé recueillir des témoignages de personnes qui combattent une addiction à l’alcool.
L’addiction commence avec un verre ou un comprimé. Des soirées entre amis, puis très vite un moyen de se sentir moins triste. Timol* (nom d’emprunt) se bat tous les jours contre une addiction. "L’alcool m’a amené dans de mauvaises situations. J’ai frôlé les comas éthyliques. Je me suis blessé physiquement. Je ne pensais pas devenir addict. Je voulais tout le temps me sentir bien. C’est là que j’ai commencé l’alcool. Tous les jours", explique-t-il.
José a quant à lui commencé à boire à l’âge de 21 ans alors qu’il était militaire. Sa femme a essayé de l’aider, sans succès. Il finit par se faire hospitaliser pour de graves problèmes cardiaques. Il ne peut plus travailler et doit se rendre, chaque vendredi, dans le service addictologie du CHU Nord. Son combat : éviter une troisième rechute.
"On se croit fort en sortant, mais la moindre petite étincelle peut mettre le feu et ça peut repartir de plus belle. On se dit qu’un petit verre, ça ne peut pas faire grand chose, qu’on va prendre un alcool moins fort, plus doux. Mais on se ment à soi-même. Un petit verre après l’autre, ça repart crescendo à une très grande vitesse", témoigne-t-il.
Jean-Claude, lui, n’a pas bu depuis deux ans et demi. Les séances de sport proposées au service d’addictologie l’ont aidé à s’en sortir. Il témoigne avec beaucoup de recul. "Avec la famille, ça va beaucoup mieux. Avant, il me fallait un verre d’alcool pour aller dans un bureau pour faire une démarche. Maintenant, je n’en ai plus besoin. Je suis fier de moi. Il faut savoir que c’est une maladie. Sans aide, on ne peut pas s’en sortir. Il faut en demander. Et il y a des gens compétents pour ça. Il faut les écouter", indique-t-il.
La Réunion est le troisième département français touché par les addictions en tout genre. Les patients concernés sont de plus en plus jeunes. "C’est une réalité qui existe malheureusement depuis une dizaine d’années. En France, La Réunion se situe aux premières loges en ce qui concerne l’abus de consommation d’alcool. Je trouve que ce problème a été réglé jusqu’à présent avec beaucoup trop de fatalité", croit le Dr David Mété, chef du service d’addictologie au CHU Nord.
Il pense que lorsque les problèmes sont analysés convenablement peuvent avoir des solutions efficaces. "Il y a des solutions. Comme la régulation, des lois à appliquer de protection de la population qui sont connues internationalement et qu’on n’applique pas. Ca me met en colère", lance-t-il sur le plateau du JT de 19h d’Antenne Réunion.