Laurent Chavanne, directeur territorial de la police nationale, était l’invité du 19h ce mercredi 22 janvier 2025. Trafic de stupéfiants, sécurité, présence policière... Il s’est exprimé sur plusieurs sujets en lien avec le travail de la police nationale de La Réunion.
La police communique sur des interpellations de mineurs à Saint-Denis ce dimanche, ils circulaient sur la voie publique avec des armes blanches. Est-ce que ce type de phénomène est nouveau, est-ce que vous avez une attention particulière sur ce point ?
On a une réactivité qui est très importante en la matière. Nous connaissons par moment sur différentes circonscriptions des phénomènes de ce type. Nous avons régulièrement des opérations places nettes, menées des contrôles au cours de patrouilles de policiers des interpellations nombreuses en la matière.
La situation à Fayard, couvre-feu réactivé dans ce quartier de Saint-André et un maire qui s’étonne du peu d’interpellations… « Il peut y avoir 30, 50 marmailles et on intercepte personne » déclarait Joé Bédier sur notre plateau dimanche soir, que lui répondez-vous ?
Je ne vais pas répondre pour aller vers une polémique sur cela. J’en ai discuté avec lui récemment. Nous sommes sur la même longueur d’onde. Le travail, le continuum de sécurité se poursuit sur Saint-André. Les opérations qui ont été menées sur ces faits de violences urbaines ont été des opérations qui ont permis d’y mettre fin. Elles ont été intenses. Nous avons fait face à des jeunes qui voulaient en découvre avec les forces de l’ordre, qui sèment l’insécurité sous l’autorité du préfet, l’autorité judiciaire du parque. Nous avons mené des opérations fortes sur place. Elles se poursuivent. Nous sommes présents policièrement à hauteur de plusieurs dizaines de policiers chaque soir et nous avons réussi à mettre fin comme nous l’avons fait l’année dernière. Nous avions eu ces phénomènes à la même période l’année dernière. Et nous avons réussi également à intervenir et à ramener le calme pour les habitants, on travaille dans cette matière avec un lien très fort avec les autorités publiques.
Les députés Jean-Hugues Ratenon et Frédéric Maillot interpellent les ministres de la Justice et de l’Intérieur pour demander des augmentations d’effectifs et la fin des transferts des détenus mahorais vers La Réunion. Est-ce que concrètement vous constatez vous une incidence, une relation de cause à effet entre ces transferts et les faits de violences puisque les députés eux semblent faire le lien ?
Je me passerai de faire le lien sur l’origine des personnes que nous interpellons. Notre travail c’est d’interpeller les gens qui violent la loi, c’est le travail des policiers et ici les policiers le font très très bien avec respect de la loi. On a eu récemment des blessés lors des interventions. Nous avons des phénomènes qui surgissent au cours des dernières semaines qui portent atteinte à la sécurité des Réunionnais qui vivent dans ces quartiers. On y répond de manière très réactive et rétroactif sur des enquêtes judiciaires. On essaye d’être efficace et on l’est la plupart du temps sur ces phénomènes.
Sur les réseaux sociaux, il y a des idées qui circulent, des idées de milices pour ramener l’ordre…Est-ce que ce sont des messages, des intentions auxquelles vous êtes attentif, voire qui peuvent vous inquiéter, qu’à force des individus décident de faire justice eux-mêmes ?
Bien sûr nous sommes attentifs à tous ces phénomènes qui peuvent troubler la tranquillité, l’ordre public. La Réunion en termes de sécurité connaît bien évidemment des difficultés. La police nationale, les forces de sécurités intérieures font face à ces phénomènes de très bonnes manières.
La circulation de la drogue à La Réunion…Les saisies augmentent, on évoque un Tsunami blanc en parlant de la cocaïne, phénomène global qui n’épargne pas notre ile…Est-ce que là-dessus il y a des évolutions à venir sur vos modes d’action, les effectifs associés ?
Une des menaces fortes sur le territoire réunionnais c’est le trafic de stupéfiants et notamment le trafic de cocaïne, les interpellations , les saisies sont en augmentation d’année en année. Les enquêtes qui sont diligentées montrent que nous avons des organisations de plus en plus spécialisées qui peuvent se procurer des bénéfices très fort en la matière et donc c’est une menace forte pour le territoire réunionnais. Nous y sommes très attentifs avec des enquêtes et des moyens engagés sur ces phénomènes à la hauteur des enjeux. Deux enjeux : la santé publique pour la santé de tout un chacun et la deuxième en termes d’économie souterraine, en termes de violence qui arrivent avec ces trafics en général de manière décalée lorsque la concurrence est trop forte.
On a déjà une présence forte sur le territoire mais ça fait partie des menaces auxquelles on veut y mettre fin.
La période des vacances se termine…Cela fait penser aux cambriolages , comme le reste de l’année…Sur ce point que constatez-vous ? Augmentation, recul ?
Sur les cambriolages l’année 2024 a été marquée par une augmentation des cambriolages qui s’est terminée par une augmentation de l’interpellation des auteurs ce qui est une bonne chose pour nous . Ce n’est pas une satisfaction mais en tout cas on est réactif en la matière mais on doit être vigilant sur les cambriolages.