Depuis 1945, le 8 mai est l’occasion de se souvenir et de commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale. LINFO.re profite de l’occasion pour donner quelques chiffres témoignant l’implication des Réunionnais au cours de ce conflit qui a marqué l’histoire.
Le 8 mai 1945 fait référence à l’arrêt officiel des combats entre les Alliés et le Troisième Reich. C’était il y a 76 ans.
L’enjeu autour de cet événement est donc de commémorer chaque année cette date afin qu’elle ne tombe pas dans l’oubli parmi les plus jeunes générations.
Si cette date marque un tournant dans l’histoire, des milliers de Réunionnais ont participé activement à ce conflit mondial.
Comme le précise Hervé Le Joubioux, docteur en Histoire contemporaine ayant soutenu une thèse sous la direction de l’historien Yves Combeau, des Réunionnais ont pleinement participé à l’effort de guerre dès 1939.
"Le vendredi 1er septembre, la mobilisation générale est décrétée. Des affiches sont placardées sur les bâtiments publics. Dès le lendemain, des centaines d’hommes se dirigent vers Saint-Denis où se trouve le commandement militaire, à la caserne Lambert, sous l’autorité du gouverneur de l’île et d’un capitaine (…) Le 9 septembre, 1 014 mobilisés s’embarquent, à la pointe des Galets, sur le Ville de Tananarive, de la compagnie havraise péninsulaire, seul navire disponible. Il doit rejoindre la métropole, en passant par Tamatave et le canal de Suez", fait savoir l’historien.
"Le voyage se déroule dans des conditions lamentables : 9 mobilisés meurent, tandis que 147 autres sont hospitalisés à leur arrivée à Marseille. Les deux contingents suivants partent le 25 avril et le 5 mai 1940, avec successivement 800 et 1 200 mobilisés à bord. Le dernier contingent part le 17 juin avec 350 hommes. En tout, 3 354 mobilisés quittent La Réunion", ajoute-t-il.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’île reste un acteur du conflit. En novembre 1942, le régime de Vichy est en échec face aux Forces françaises libres venues grâce au contre-torpilleur le Léopard.
Hervé Le Joubioux rappelle le nombre de Réunionnais volontaires pour rejoindre les Forces françaises libres à ce moment-là.
"Le nombre de volontaires pour les Forces françaises libres atteint 1 300, mais seuls 200 quittent La Réunion, dont les deux fils de Raymond Vergès, Paul et Jacques. Le prince Vinh San est évidemment un des premiers à proposer ses services (…) En outre, 51 volontaires féminines s’engagent dans la lutte dès le début du mois de décembre 1942", explique-t-il.
Ces dernières seront conductrices, secrétaires, assistantes sociales, infirmières, interprètes, téléphonistes, ou standardistes.