La sécheresse sévit actuellement à La Réunion et tout particulièrement dans l’est. Comme à Saint-André, les habitants mais aussi les acteurs économiques sont durement impactés. Les restaurateurs doivent composer avec les coupures et doivent s’adapter tant bien que mal.
Les Saint-Andréens sont souvent confrontés à des coupures d’eau et cela n’est pas un problème qui arrive que maintenant. Mais avec l’été qui est bel et bien présent, la sécheresse ne fait que s’accentuer. Les pluies se font plus rares, les coupures d’eau répétitives, la situation est très difficile tant pour les habitants que pour la branche économique de Saint-André.
Pour preuve, le centre ville est désert comme a pu nous le décrire Shiva Mouraman, président de l’association des commerçants de la ville. "Vous pouvez vous garer en centre-ville il y a de place. On croirait que c’est un dimanche. Il y a deux semaines, des établissements ont dû fermer temporairement. Cela a un impact économique, et les clients ne viennent plus. Il y avait des magasins pas du tout fréquentés même pendant les vacances. Quand on est informé le jour même, on n’a pas forcément de solution. Là on est obligé de se débrouiller. Je plains les restaurateurs...Il n’y a pas d’aide et ça se répercute. Pour les restaurateurs, c’est pas top top au niveau de l’hygiène, surtout, ils ont dû investir dans des citernes, des stockages d’eau. "
Si des bouteilles sont distribuées, le déploiement de citernes d’eau, ou encore la mise en place d’une unité de désalinisation d’eau de mer, la situation reste difficile.
Distributions d’eau, citernes, et après ?
Les institutions sont conscients des problèmes rencontrés aussi bien par les administrés que par les entreprises.
Pierrick Robert, président de la Chambre de commerce et d’industrie, soutient qu’il "faut trouver des solutions par rapport à ça. J’ai été interpellé par des entreprises qui subissent de plein fouet la sécheresse dans l’Est avec des situations au niveau de petites industries ou d’autres activités. Recevoir le public c’est aussi avoir une alimentation en eau qui est essentielle. L’eau c’est la vie et quand ils subissent cela, aujourd’hui ça met en difficulté. Pour certains ils sont obligés d’arrêter des chantiers, de fermer boutique parce qu’ils n’arrivent pas par rapport à ce problème de sécheresse".
Le 20 janvier dernier, le président de la Cirest, Patrice Selly a rappelé que la distribution de packs d’eau et que "c’est une dépense de près de 45 000 euros par jour, pris en charge par l’intercommunalité." Il a aussi rappelé que des citernes ont été installées sur l’ensemble des territoires communaux, et de l’installation de 45 autres citernes. "Sur cette période de 4 ans nous avons dépensé près de 23 millions d’euros en investissement sur des opérations liées à l’assainissement collectif ou à l’eau potable. Personne ne peut aujourd’hui donner de leçon pour dire qu’il aurait mieux fait que d’autre. Nous sommes là face à une situation inédite", défend le président de l’intercommunalité.
Deux jours plus tard, le maire de Saint-André Joé Bédier a sollicité la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et de calamités agricoles ainsi que la mise en place d’un fonds spécial d’indemnisation pour aider le tissu économique.
Les acteurs en attendent donc beaucoup de cette reconnaissance.