Voilà un autre zarlor local à protéger. L’artisanat péi est en lèr ce week-end, au salon fait-main. A Saint-Paul ce week-end, l’événement regroupe une centaine d’exposants. Des créateurs qui veulent mettre en avant leur travail 100 % local. Marque, label, étiquette… Les clients, comme les commerçants, sont très favorables au Made in Réunion.
Créations locales, de l’artisanat et presque de l’art. Calebasses, cosmétiques, textiles, ou encore, décapsuleurs. Sur le marché, tout est fait main et localement pour le plus grand plaisir des nombreux clients.
Prise de conscience pour soutenir les artisans locaux et pas toujours acheter dans les grandes surfaces, selon certains. Et, la demande est bien là, selon d’autres, même si elle n’est pas automatique car les gens sont prêts à faire travailler les artisans locaux.
Certains artisans revendiquent le fait local comme un gage de qualité. Des labels font leur apparition sur les étals des marchés pour attester de l’origine de certains produits.
"On se sent un peu dévalorisé. Et, le fait d’avoir la marque distinctive, ça nous revalorise par rapport à d’autres artisans qui ne sont pas vraiment artisans", souligne une artisane à propos des labels.
"Quand tu as un label, ça te pousse aussi à te développer et à continuer à être dans cette lignée du fait-main, du savoir-faire, de penser à La Réunion et à la fabrication locale. C’est donc important, notamment, sur le long terme car ça te pousse à continuer", précise une autre artisane du salon.
"J’ai eu une dame, ce matin même, qui me disait qu’au moins on est sûr que le produit est fait ici", témoigne une troisième artisane du salon interviewée.
D’autres exposants misent plus sur leurs relations avec leur clientèle. "Moi, c’est plus les gens qui ont un coup de cœur sur mes produits et sur les produits de La Réunion qui fait le label", explique un exposant.
Pour les consommateurs, ces labels sont utiles mais ne remplacent pas un échange avec l’artisan. Certains voient déjà les dérives qui pourraient en découler.
"Ça permet de donner une forme de légitimité et de reconnaissance au travail qui est effectué. Attention de ne pas tomber dans les travers de l’industrialisation qui enlèverait le côté fait-main de la chose", prévient un visiteur.
"Ce n’est pas forcément le label que je regarde le plus. Ça va plutôt être la discussion avec la personne qui m’explique comment elle fonctionne, pourquoi elle utilise telle matière et tel matériaux", avoue une visiteuse du salon.
Les labels de ce genre sont amenés à se démocratiser pour consolider un peu plus la relation entre les artisans et leurs clients. Espérons juste qu’elle ne se substitue pas au dialogue.