En 2016 dans l’hexagone, des "salles de shoot", autrement appelées "salles de consommation à moindre risque" (SCMR) ont été ouvertes. Dans ces espaces, les toxicomanes peuvent consommer de l’héroïne, ou d’autres opiacés, avec des ustensiles propres et dans un cadre sain. L’objectif est bien de réduire les overdoses et les passages aux urgences. À La Réunion, les alcooliques sont plus nombreux. La Kaz Oté, un centre de soins et d’accompagnement, réfléchit justement à la création d’un équivalent pour consommer de l’alcool en toute sécurité.
L’alcool est un plus grand fléau que la drogue sur l’île. À l’instar de ce que l’on appelle les salles de shoot, des salles de consommation modérée d’alcool pourraient voir le jour à La Réunion.
Les "salles de shot" ne sont encore qu’un projet, mais les spécialistes de la Kaz Oté sont partisans : des infirmiers serviraient de l’alcool aux malades, tout en essayant de leur faire adopter des habitudes de consommation plus saines.
En phase de test, deux salles de consommation à moindre risque (SCMR) ont été construites à Paris et à Strasbourg. Dans ces salles, le personnel médical est formé, et les conditions d’hygiène sont réunies pour réaliser des injections intraveineuses en toute sécurité.
Les partisans du projet évoquent le rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publié début mai. Selon lui : "sur une période de 10 ans à partir de leur ouverture, les SCMR de Paris et de Strasbourg permettraient […] d’éviter 6% des infections VIH et 11% des infections VHC, mais surtout 69% des overdoses, 71% des passages aux urgences et 77% des abcès et des endocardites". Mieux que la rue, ces salles de shoot semblent être réellement dans l’intérêt des malades.
Ce dispositif, mis en place en 2016, arrive à échéance début 2022. Vendredi 4 juin, le ministère de la Santé a exprimé sa volonté d’autoriser durablement l’existence de ces salles. "Le ministère souhaite pérenniser ces dispositifs dans le droit commun afin de laisser la possibilité aux communes d’ouvrir de nouvelles salles", a expliqué la rue de Ségur à l’AFP. Finalement, une nouvelle salle devrait ouvrir prochainement à Lille.
À La Réunion, la consommation d’alcool fort est plus importante qu’en métropole. Les "salles de shot" sur le concept des "salles de shoot" pourraient voir le jour sur l’île. Ces lieux de modération permettraient de changer nos rapports à l’alcool.
Très concrètement, une personne alcoolique se présenterait dans une salle de consommation modérée. Elle serait alors accueillie par un infirmier qui lui proposerait plusieurs alcools dans des proportions raisonnables. Le but est de maîtriser sa consommation, se rééduquer à la qualité de la boisson plutôt qu’à la quantité et finalement, comprendre les causes cachées derrière l’addiction.
Sur l’île, près de 6% des habitants boivent de l’alcool quotidiennement. Encore à l’état de projet, aucune date n’est avancée pour la construction des salles.