Le Comité sécheresse a pour mission de centraliser toutes les données disponibles en matière de situation hydrique, hydrologique et hydrogéologique, d’état des écosystèmes aquatiques et sur les besoins en eau de l’ensemble des usagers du territoire afin que le préfet puisse prendre les mesures provisoires de restrictions ou d’interdiction de certains usages de l’eau, les plus adaptées au niveau de sécheresse constaté.
Ce comité s’est réuni le 23 novembre dernier afin de dresser un bilan de la situation hydrologique et météorologique et d’analyser les mesures à mettre en œuvre en cas d’aggravation de la situation.
En cette période inter-cyclonique sèche, le préfet de La Réunion tient à rappeler le respect des mesures de précaution suivantes :
signaler en temps réel les perturbations d’alimentation et les fermetures de réseaux susceptibles d’être utilisés par les services de secours et de lutte contre l’incendie,
- favoriser les techniques d’irrigation économes en eau,
- maintenir une vigilance particulière sur les aquifères sensibles et adapter leur exploitation en fonction de l’évolution de la salinité,
- réduire l’arrosage des jardins et des espaces verts,
- réduire ou arrêter le lavage des cours et des voiries à grandes eaux,
- réduire toutes les consommations d’eau pour les usages non essentiels (lavage de voiture…).
Par ailleurs, cette période sèche étant propice aux départs de feux, le préfet rappelle que les pratiques de brûlage de végétaux coupés (déchets verts, bois coupé etc.) et d’écobuage sont interdites par l’arrêté préfectoral du 17 octobre 2018, notamment en période à risque, soit du 15 août au 15 janvier.
Lorsque l’eau revient au robinet après une coupure, elle peut être impropre à la consommation durant plusieurs heures. Les coupures et remises en eau successives peuvent en effet engendrer une dégradation de la qualité de l’eau avec un risque pour la santé des consommateurs.
Aussi, l’Agence régionale de santé de La Réunion (ARS) recommande la plus grande vigilance à la population concernée, notamment les personnes fragiles (personnes âgées, enfants…) durant la première demi-journée suivant la remise eau.
Durant la première demi-journée suivant la remise eau, il est donc recommandé à la population concernée de :
- ne pas utiliser l’eau pour la boisson, la préparation des aliments/repas et des glaçons, le lavage des dents,
- préférer la consommation d’eau embouteillée,
- n’utiliser l’eau du robinet que pour les usages non alimentaires (ménage),
- concernant le stockage d’eau pour un usage alimentaire : utiliser des récipients propres, fermés et équipés d’un robinet pour préserver la qualité de l’eau. L’eau conservée en dehors d’un réfrigérateur doit être renouvelée quotidiennement pour éviter qu’elle ne s’altère, compte tenu de la disparition du chlore.
Il est demandé aux habitants des secteurs concernés d’être vigilants aux messages et informations qui sont diffusés.
La saison sèche qui s’étend des mois de mai à novembre affiche un bilan très déficitaire pour l’année 2022, particulièrement pour les zones Sud-Ouest, Nord-Ouest, et plus localement dans les hauts du territoire. Le mois d’octobre 2022 a d’ailleurs été le plus sec enregistré depuis 51 ans.
Ainsi compte-tenu l’intensité de la saison sèche, des prévisions météorologiques peu favorables en termes de précipitations jusqu’à mi-décembre, et de la croissance prévisible des consommations liée à l’augmentation des températures, il est possible qu’il y ait une accentuation des perturbations dans la distribution d’eau jusqu’à la jonction avec la saison des pluies pour les secteurs des hauts non-interconnectés et dépendants de ressources superficielles d’altitude.
En conséquence, chaque collectivité est invitée, en fonction de la situation particulière de son territoire, à prendre des mesures de restriction adaptées à la situation locale.
Actuellement, les communes de Saint-André, Bras-Panon, La Plaine des Palmistes, Salazie et Sainte-Marie ont pris un arrêté de limitation des usages sur leur territoire. Il est demandé aux habitants de ces communes de respecter ces arrêtés pour permettre à tous de disposer de l’eau pour les usages essentiels. La police municipale veille à leur bonne application.