Retard de maturation, manque d’avions mais aussi manque de moyens, la saison des letchis s’annonce particulièrement tendue pour les producteurs et leurs exportations.
Cette année, un retard de trois semaines a été enregistré du côté des letchis, dont 2400 tonnes de fruits sont prêts à être exportés. Problème, il manque par conséquent 300 tonnes de fret sur le mois de décembre et des avions complémentaires doivent être affrétés pour les exporter en métropole.
"On a demandé le fret aux compagnies aériennes, et à la Région. On leur demande un soutien financier, puisque du fret affrété coûte beaucoup plus cher que du fret régulier, surtout cette année avec l’inflation qui existe, on le paye trois fois plus cher que l’an dernier", explique David Cayrou, responsable de la société Boyer SA, qui a adressé une lettre à la Région. L’aide portée par cette dernière, d’une valeur de 400 000 euros, ne sera donc pas suffisante cette année. "Dans l’attente de la position du conseil départemental sur l’octroi d’une aide en faveur des entreprises exportatrices de fruits, l’aide régionale est reconduite, pour le moment, suivant les mêmes termes que l’année précédente", éclaire la Région. Le Département, quant à lui, explique que l’aide à l’exportation n’est pas de son ressort.
Mais un autre problème est également pointé du doigt. "Le souci, c’est les volumes qui vont déborder après les fêtes sur le mois de janvier, qui vont être très présents cette année avec trois semaines de retard, et une consommation qui décroche terriblement après les fêtes de Noël. On va donc travailler avec les clients pour aider, accompagner la production a sauver le maximum de ces volumes", détaille Jean-Marc Boyer, directeur général de la société Philbon. A noter qu’en parallèle, la production des fruits sur l’île reste en constante hausse.