Le bichique se vend à prix d’or au bord des routes, mais il reste toujours aussi apprécié dans nos marmites. Il fait partie de la pêche traditionnelle, mais la ressource est aujourd’hui menacée par le changement climatique et le braconnage. Alors que la période autorisée se termine la semaine prochaine, les autorités ont tenu à rappeler les règles à respecter. De leur côté, les pêcheurs déplorent un manque de prise en compte de leurs revendications, au niveau du calendrier de la saison.
La pêche aux bichiques a été lancée il y a 6 mois, mais la ressource est rare. Les vouves des pêcheurs peinent à se remplir du caviar réunionnais. "Avant-hier il y avait un peu d’eau, aujourd’hui il y en a moins. Avant on pouvait pêcher 300 ou 400 kg de bichique, mais s’il n’y a pas d’eau c’est difficile."
Cette année la pêche s’arrêtera le 28 février, une date prématurée pour les professionnels. Ils souhaitent profiter de la dernière lune propice après le 6 mars. Les conditions seraient plus favorables pour que le précieux poisson soit prélevé. "On insiste sur le fait qu’il faudrait décaler ou prolonger de deux mois la période de pêche. Le bichique est présent pendant cette période et ils décident de fermer la pêche", explique Joël Mussard, pêcheur et représentant de l’association pêche passion bichique.
Pour le moment, la préfecture de La Réunion s’est opposée à cette demande. Le motif est de préserver les espèces et d’assurer leur reproduction. Des opérations sont menées en ce sens par les agents de la DMSOI (direction maritime sud océan indien). Par les airs à l’aide de drones et sur le terrain, l’objectif est de repérer les installations illégales susceptibles de perturber le cycle naturel.
Les pêcheurs en non-conformité risquent une lourde amende. "On cherche à repérer s’il y a bien un canal laissé libre pour que le bichique puisse remonter le canal pour que l’espèce soit pérenne", indique Julien Maes, membre de l’unité du littoral des affaires maritimes.
Les pêcheurs de bichiques espèrent rencontrer les services de la préfecture d’ici le début de la semaine prochaine, dans l’espoir de trouver une solution qui contentera le plus grand nombre.