Hier, les ouvriers travaillant sur le chantier de la nouvelle station d’épuration de Sainte-Suzanne ont fait une étrange découverte. En creusant chemin Marencourt, le conducteur d’une tractopelle a déterré des ossements humains à seulement à 1, 5 mètre de profondeur. Le chantier stoppé, les ouvriers ont laissé place aux historiens qui ont confirmé qu’un cimetière se trouvait à cet endroit-là auparavant.
La découverte d’os et de crânes humains au niveau du chemin Marencourt n’a pas spécialement surpris les habitants de la commune de Saint-Suzanne. En effet, les gramounes se rappelaient bien de la présence d’un ancien cimetière à l’endroit précis où les ouvriers ont commencé à creuser pour installer les futures canalisations de la nouvelle station d’épuration.
Cette découverte macabre a entraîné l’arrêt immédiat du chantier et l’instauration d’un périmètre de sécurité. Les gendarmes sur place ont bouclé le secteur hier. Ce matin, les agents de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) ainsi que des historiens se sont rendus sur place. Les documents retrouvés par les spécialistes attestent également de la présence d’un lieu de culte à cet endroit.
"C’est normal que les gens du quartier connaissent l’existence de ce cimetière car on a même retrouvé une lettre du maire de Sainte-Suzanne de l’époque datée du 4 juin 1940 qui demande l’autorisation de construire une pépinière à cet endroit-là", explique Sudel Fuma, historien. Selon ce spécialiste, ce premier cimetière Saint-Suzannois a été abandonné en 1820 et remplacé par le cimetière de Bel Air. "Ce cimetière était situé au vent, et les Alizés conduisaient les miasmes vers la ville, on a donc préféré construire le cimetière Bel Air placé sous le vent", précise l’historien.
L’archéologie est désormais de la compétence de l’Etat. Le chantier est stoppé sur ce site. Les travaux du réseau d’assainissement de Sainte-Suzanne vont se poursuivre sur une autre portion de route.