Le 25 novembre a été choisi par l’ONU en 1999 comme Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Antenne Réunion et Linfo.re se mobilisent pendant une semaine. Aujourd’hui, la parole est donnée aux auteurs de violences lors d’un stage qu’ils doivent réaliser dans le cadre d’une condamnation judiciaire.
C’est la première fois que Yohan, à peine âgé d’une trentaine d’années, suit ce stage. Il a été condamné en 2021 après avoir donné des coups à sa femme. Cette formation est une alternative à la prison. “Je pense que ma copine a mal interprété quelque chose. J’ai réagi agressivement et c’est pour cela que je suis ici”, confie le jeune homme.
La formation semble porter ses fruits. Un passage à l’acte qu’il regrette. “Je ne me vois pas enfermer, je préfère apprendre et être mieux demain. Aujourd’hui, je sais ce qui m’attend si je répète ces actes. Grâce au stage, j’en ai appris beaucoup”.
Vendredi 25 novembre, ils étaient neuf à participer à ce stage de sensibilisation. Il est inclus dans un module de sept après-midis. Une démarche pour les amener à la réflexion. “Mettre un auteur en prison. OK. On l’a puni et après il se passe quoi ? C’est pour cela qu’aujourd’hui il y a des stages”, tente d’expliquer aux participants, avec pédagogie Geoffrey Toniolo, formateur.
Cet après-midi, Romane et Geoffrey échangent avec eux sur le rôle des parents et les conséquences des violences conjugales sur les enfants. Ils tirent tour à tour une carte et les animateurs leur demandent de décrire les mots, sentiments qui leur viennent à l’esprit. Ceux-ci sont écrits au tableau. Des mots peut-être pour éviter de prochains maux.
“Souvent les participants arrivent avec beaucoup d’appréhension et la peur d’être jugés. Ils nous disent qu’ils sont là car le juge leur a demandé. Au fur et à mesure des modules, vu que ça se passe pas mal en discussion, le regard des autres, il y a des prises de conscience et on peut entrer dans le vif du sujet qui est les violences conjugales”.
L’objectif est de prévenir la récidive. Toute l’année l’association “réseau vif” organise ces ateliers sur l’ensemble du territoire. L’après-midi s’achève avec une note d’espoir. “La prochaine fois que le ton monte, allez faire un tour mais ne frappez pas”, nous confie Yohan. Un message qu’il souhaite transmettre pour lui aussi prévenir.
Carla Bucero Lanzi