À Saint-Louis, 139 titularisations ont été annulées entre le mois d’avril et le mois de juillet. Des irrégularités sont pointées du doigt par le préfet.
Des agents communaux à Saint-Louis reviennent à leur statut de CDD ou CDI. Le personnel est décu, et ne comprend pas cette décision qu’il qualifie d’injuste.
Plusieurs irrégularités ont été constatées il y a moins de 4 mois par le préfet de La Réunion. Il a contacté la maire de Saint-Louis Juliana M’Doihoma qui a demandé d’annuler 139 titularisations. Ces agents devront reprendre leur poste de CDD ou de CDI.
Juliana M’Doihoma explique : "Le préfet a constaté de nombreuses irrégularités et qui traduisent clairement que nous avons aujourd’hui des agents victimes, otages d’une gestion politicienne des Ressources humaines, en particulier à la veille des élections. De nombreux actes ont été pris alors que la période électorale était ouverte alors que pendant cette période, le maire sortant et son équipe sont tenus d’expédier les affaires courantes. Les actes sont entachés d’irrégularités car certains sont rétroactifs. Pour tous ils ne respectent pas les règles de concours."
"On a voulu faire des CDI alors qu’un cadre particulier n’existait plus, que les gens n’avaient pas forcément 6 ans d’ancienneté. Le principe constitutionnel d’égal accès pour tous à la Fonction publique a été méconnu.Tout à été fait à la dernière semaine, de nombreux actes ont été pris le vendredi alors que l’on votait dimanche. Ceux qui en étaient responsables savaient très bien que ce n’était pas légal."
139 agents sont concernés aujourd’hui, potentiellement 32 de plus poursuit la maire. "Dans son recours gracieux, le préfet vise 171 actes pris entre janvier et le 1er juillet. Dans ces 171 actes, j’ai choisi une décision qui soit la plus sécurisée possible pour la commune, on est obligés de retirer les actes. Car quand on a retire un acte qui a créé des droits pour un individu, la jurisprudence dit que l’on a 4 mois pour le faire. Il appartiendra au préfet s’il le souhaite de déférer les actes antérieurs", annonce la maire.
"Ils sont victimes d’un cadeau politique empoisonné. Ceux qui ont fait la politique sont ceux qui avant les élections ont voulu titulariser, CDIser les gens en méconnaissant toutes les règles de Droit."
"Ce matin j’ai rassemblé l’ensemble des personnes concernées et je suis venue moi-même leur dire pourquoi ça se passe et comment ça se passe. J’essaye de faire de la pédagogie, pour qu’ils voient bien les failles et qu’il est temps d’ouvrir les yeux pour ne plus avoir à faire à Saint-Louis ou ailleurs à ce genre de gestion politicienne."
Certains agents que nous avons rencontré ce matin sont partagés. Certains comprennent la décision, d’autres sont déçus et sont inquiets pour leur avenir car ils vont tous subir une baisse de revenus. Certains envisagent d’utiliser les recours possibles pour maintenir leur titularisation.
Le préfet de la Réunion a cru devoir contester la titularisation des employés communaux de SAINT LOUIS.
La nouvelle maire, qui a plutôt bien débuté sa mandature, a utilisé ce prétexte pour remettre en cause cet acquis social.
Le SAFPTR condamne ces procédés.
Nous rappelons d’abord qu’il s’agit de décisions inhumaines, les collègues s’étant déjà projetés dans un autre plan de vie qui est brutalement remis en question.
Le SAFPTR indique que la titularisation est la règle en matière de gestion des personnels communaux.
Voir, l’Etat contester cette règle fondamentale, alors qu’il a laissé les élus faire ce qu’ils veulent en la matière depuis des décennies, étonne plus d’un.
On ne peut donner l’impression de rigueur réglementaire sur le dos uniquement des employés précaires communaux !
Nous soutiendrons tous les collègues qui nous solliciterons, notamment devant la justice, pour contester ces injustes décisions.