Le tribunal de Saint-Pierre a rendu son verdict ce vendredi dans une affaire d’agression sexuelle sur des mineurs remontant à plusieurs années. Les faits auraient été commis entre 1996 et 2002 à Saint-Leu et Cilaos. Albert G*., le prévenu, placé sous contrôle judiciaire depuis mars 2023, a été jugé pour ces actes répréhensibles qui ont profondément marqué les victimes.
Rappel des faits
L’affaire a été révélée suite au dépôt d’une plainte par Lilia*, âgée de 34 ans, le 15 octobre 2021, à la gendarmerie de Saint-Leu. Elle a dénoncé les violences sexuelles qu’elle aurait subies de la part du père d’une amie d’enfance, entre ses 8 et 11 ans. Les souvenirs refoulés de cette période sombre ont resurgi lors de sa grossesse, après une thérapie par hypnose. Lilia dans sa déposition, a témoigné, décrivant les agressions qu’elle aurait subies à la plage de Saint-Leu, où l’accusé l’aurait bloquée sous l’eau et commis des gestes inappropriés.
L’importance de la parole des victimes
Deux autres victimes, des cousines, ont été à nouveau entendues lors du procès. Claire*, la nièce d’Albert, ayant été victime des mêmes agissements en 2002, alors qu’elle avait 12 ans. Jeanne*, la belle-fille du prévenu, a révélé qu’il l’aurait touchée de manière répétée et furtive dans la cuisine, lorsqu’elle avait 17 ans. Il lui aurait versé 22 000 euros pour qu’elle garde le silence. Des témoignages bouleversants.
A la barre, Albert G. a admis avoir eu des gestes déplacés, exprimant des regrets pour l’agression commise envers l’amie de sa fille. Cependant, il a nié les accusations portées par ses deux nièces, provoquant la consternation de Claire, la seule victime présente lors du procès. Son avocate, Maître Séverine Ferrante, a exprimé sa déception quant à la non-reconnaissance des faits par l’accusé.
Les victimes obtiennent justice
Après délibération, Albert G. a été condamné à une peine de 2 ans de prison avec sursis probatoire de 2 ans. Cette décision s’accompagne d’une obligation de suivre des soins, de verser une indemnisation aux victimes et d’une interdiction de tout contact avec elles. Lilia recevra un euro symbolique, tandis que Jeanne sera indemnisée de 300 euros et Claire de 2800 euros. En outre, il lui est interdit d’exercer un emploi impliquant des mineurs.
*Les noms a été changé pour des raisons d’anonymat
Fanny Dard