A Saint-Joseph au sein du lycée de Vincendo, l’artiste péi Méo a réalisé sa dernière œuvre. Une fresque qui représente un marmaille jouant de la musique au milieu de ses manuels scolaires. Problème : l’artiste a barré l’intitulé « Histoire de France » pour le remplacer par « Zistwar la Rényon ».
Comprendre une œuvre relève une nouvelle fois de la subjectivité. Certes Méo l’artiste adoré des réunionnais a rectifié le titre du manuel scolaire mais inscrire l’histoire de la Réunion à la place de l’histoire de France veut-il dire qu’elle est plus importante ? C’est ce que pense le corps enseignant. Le proviseur ne trouverait pas l’œuvre conforme à la commande.
L’artiste s’est défendu en expliquant l’histoire du marmaille représenté sur la fresque : un jeune à la recherche de son avenir qui pour y parvenir doit connaître l’histoire de ses origines.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes soutiennent l’artiste.
Ce jeudi 11 avril, le PLR nous apprend que la fresque murale faisait l’objet d’un contrôle auprès du “comité des Experts Nationaux des valeurs de la République” et communique : "Le PLR dénonce la volonté de censure sur cette œuvre d’art. Le PLR sait ô combien le travail réalisé par l’artiste Méo est un travail talentueux de valorisation de notre histoire et de notre culture. Nous ne pouvons accepter qu’il soit exercé une quelconque forme de contrôle de sa production artistique. Remettre en cause l’indépendance d’un artiste est une dérive profondément inquiétante. Le PLR réaffirme son plein soutien à la liberté d’expression, à la liberté de création artistique."
Réaction d’Ericka Bareigts, Maire De Saint-Denis :
"À Saint-Denis, nous défendons l’art et la liberté d’expression.
Nos murs, nos cœurs, nos espaces, nos musées, nos écrits et nos musiques sont des sanctuaires de l’art.
Je soutiens pleinement Méo, un artiste engagé et fervent défenseur du patrimoine réunionnais qui passe avec ces graffs, un message fort de notre réalité.
Zoliker laisse une empreinte indélébile dans notre histoire. Il désirait découvrir celle de La Réunion, et pourtant on cherche à le faire taire aujourd’hui.
À Saint-Denis, l’art occupe une place centrale.
Nous organisons le Festival Graffiti, durant lequel de street artistes s’expriment librement sur nos murs. Nous aménageons la ville comme un Musée à Ciel Ouvert, où l’art mais aussi notre histoire, sont accessibles partout et en tout temps.
Zoliker, si ton zistwar lé bani par la ba, ou gyin ni terla."