Déjà condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour viol sur mineur en 2007, Jean-Michel Fatol récidive en 2020 en agressant sexuellement un jeune footballeur dionysien de 12 ans. La méthode pour arriver à capter des jeunes garçons ne change pas. Il a essayé de changer son nom pour ne pas être démasqué.
Tisser sa toile autour des proies, c’est le mode opératoire de Jean-Michel Fatol depuis les années 1990. Il devient entraîneur de football pour des jeunes garçons, leur offre des cadeaux et gagne la confiance des parents, du club en proposant d’aider à faire la navette pour amener les sportifs aux matchs avant de passer à l’acte. Malgré une lourde condamnation aux Assises en 2007 pour viol sur neuf mineurs et des expertises psychiatriques qui le décrivent comme dangereux, il sort libre en 2018 avec une période de sûreté. Cela ne l’empêche pas en 2020, de retourner près des stades.
Sa tenue aux abords des clubs de foot dionysiens commence à interpeller les parents : masque chirurgical, casquette, lunettes de soleil, pull. Toujours vêtu ainsi alors que le port du masque en plein air n’est pas obligatoire et les fortes chaleurs arrivent. Un autre élément questionne parents et entraîneurs, il se fait appeler Mickaël. Un jour, un parent de licencié le démasque et alerte sur sa véritable identité. C’est en fait Jean-Michel Fatol. Il le reconnaît car il est ami avec une de ses anciennes victimes. Immédiatement, il alerte le club et les autres parents.
Dans cette panique générale, le président du club de football apprend qu’il s’intéressait beaucoup à un jeune licencié. En effet, en novembre 2020, Clément, 12 ans, a échappé au pire. Jean-Michel Fatol a appâté Clément en lui promettant de l’entraîner et de le faire repérer par un club en métropole. Alors, le footballeur en herbe fait confiance à ce grand-père de 63 ans.
Le prévenu amène trois fois le jeune garçon chez lui, notamment pour lui faire des massages. Entendu par la police, Clément affirme avoir vu le sexe en érection du gramoune. Il se met à califourchon sur lui. Puis, lui masse les cuisses et sent les parties intimes de son agresseur sur ses pieds. “Je ne voulais pas lui faire de mal”, explique l’agresseur à la barre. “Je savais qu’en allant faire du foot avec des mineurs ce n’était pas bon pour moi. Pourtant je continuais.” Ces explications laissent perplexe la cour.
“ Pourquoi vous ramenez chez vous un mineur qui n’est pas le vôtre ? Et si vous dites que vous vouliez vous reposer, pourquoi ne pas garder votre pantalon au lieu de vous mettre en caleçon ?” l’interpelle la substitut du procureur. “Je voulais me reposer et je me mets toujours en caleçon” répond le prévenu.
“Il l’a échappé belle le jeune Clément”, plaide son avocat, “Car le but était de le violer.” Au début de sa plaidoirie, il a cité les neuf prénoms des victimes de Jean-Michel aux Assises. “Fort heureusement, un des parents du club l’a reconnu malgré son camouflage. C’est sans doute ce qui a sauvé le jeune.”
“En voulant changer de nom et avec la volonté de dissimuler son visage (...) Il y a une volonté d’entrer en contact avec les jeunes. Ce n’est pas un hasard mais bien une agression sexuelle. S’il sort libre ? En tant que ministère public, je me dis qu’une nouvelle victime l’attend.” La substitut du procureur requiert dix ans de prison ferme accompagnés de soins avec l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et de le réinscrire au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
L’avocate de Jean-Michel Fatol, plaide le fait qu’on ne le croit pas à cause de ses antécédents. “Il a arrêté son massage de lui-même. Il a besoin d’aide et de se faire soigner”
La plaidoirie ne semblant pas satisfaire la cour, elle suit les réquisitions du parquet. Après ses dix ans de prison, il doit suivre un suivi socio-judiciaire de dix ans. S’il ne le respecte pas, il sera à nouveau incarcéré.