Suite aux multiples violences et débordements qui sont survenus à Saint-Benoît, au mois de novembre, le Préfet de La Réunion, Jacques Billant, la Procureure de la République, Véronique Denizot, et le maire de Saint-Benoît, Patrice Selly, ont créé un groupe local de traitement de la délinquance.
Le 23 novembre dernier, le maire de Saint-Benoît a réuni le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), avec le Préfet et la Procureure de la République de Saint-Denis. Ce conseil a également réuni d’autres partenaires : le conseil départemental, la gendarmerie nationale, la police municipale, les bailleurs sociaux, la caisse d’allocations familiales, le rectorat et les associations. Sur la proposition de la procureure de la République, les partenaires ont décidé de créer un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD).
Ainsi, chaque infraction constatée dans le quartier de Bras-Fusil fait l’objet d’une réponse judiciaire rapide et adaptée. La procureure de la République délivre aux forces de l’ordre des réquisitions pour procéder à des contrôles d’identité aux fins de recherche et de poursuite d’infractions. Ces contrôles permettront également d’identifier les mineurs qui seraient en danger au titre de la protection de l’enfance.
L’objectif de ce dispositif est de concentrer les moyens humains, dans le quartier de Bras-Fusil, pour mettre un terme aux troubles à l’ordre public.
"Ça peut être évidemment des infractions à la législation sur les stupéfiants, ça peut être également des contraventions liées à l’état d’ivresse sur la voie publique, ça peut être aussi des ports d’armes par exemple, et puis surtout, ce qu’on avait identifié au sein du CLSPD, c’est la présence de mineurs qui ne seraient pas suffisamment encadrés et qui se trouveraient sur la voie publique alors que leur place peut être ailleurs au moment où on les contrôle ", précise la Procureure de la République, Véronique Denizot.
De plus, un centre social sera également créé dans le secteur par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), prochainement.
Les gendarmes, de leur côté, passent le quartier de Bras-Fusil au peigne fin. Les contrôles d’identité s’effectueront de manière aléatoire pour créer du dialogue avec les jeunes du quartier.
Les forces de l’ordre travaillent en collaboration avec des médiateurs. Des grands-frères qui ont grandi à Bras-Fusil et qui orientent les plus jeunes.
"Le quartier est vu comme un quartier qui est compliqué et dur. Aujourd’hui, nous, on essaye de travailler avec des jeunes pour montrer qu’ils sont capables de faire quelque chose dans leur quartier" déclare Johnny Boyer, président de l’association "La lumière pou cet n’a point".
L’éducation nationale, les services sociaux, la CAF et les services de protection de l’enfance sont également mis à contribution. La prévention a pour objectif de limiter les violences urbaines et le risque de récidive.