Vendredi dernier, un couple de Saint-Andréens comparaissait devant le tribunal de Champ-Fleuri pour violences morales et psychologiques régulières sur les gramounes qu’ils hébergeaient.
Il y a quelques années, la Saint-Andréenne avait obtenu un agrément pour recevoir une personne en situation de handicap, sans problème trop lourd, à domicile. Mais en 2017, l’UDAF, la Croix-Rouge ainsi que des médecins avaient fait des signalements au parquet. Ils avaient pointé l’état de santé de deux résidents, qui s’était brutalement dégradé depuis leur arrivée dans la pension “Ti case Kréol 974”.
A l’époque, les signalements faisaient état d’une “sur-médicalisation volontaire”, “un enfermement à clé” et une “restriction des visites familiales”. Après une enquête, la gérante de la maison d’accueil irrégulière s’était vue retirer son agrément en mars 2017. Elle accueillait des personnes porteuses d’un handicap lourd, et négligeait les besoins spécifiques des résidents. Les gramounes ont dû être relogés en urgence dans d’autres structures.
Alors qu’elle n’avait plus l’agrément pour accueillir des personnes à domicile, la gérante de 52 ans n’a pas cessé son activité. Pour contourner le problème, elle avait en fait créé une association. Elle continuait à accueillir des résidents lourdement handicapés, c’est ce qu’avaient noté les enquêteurs en janvier 2018.
En plus d’un manque d’hygiène et d’un problème d’insalubrité notoire, la gérante n’hésitait pas à hausser le ton, à humilier et à enfermer à clé ses pensionnaires, selon un témoignage de l’un d’eux à la barre. Des violences physiques et psychologiques qu’elle avait reconnu lors de sa garde à vue, mais qu’elle a réfuté lors de l’audience.
Le mari comparaissait lui aussi devant le tribunal de Champ-Fleuri ce vendredi 18 décembre. Il travaillait de façon dissimulée au sein de la pension marron, tout en percevant des allocations-chômages. Ce dernier a écopé de 8 mois de prison avec sursis. Quant à la gérante, elle a été condamnée à une peine de 18 mois d’emprisonnement dont 14 avec sursis. Le couple a également interdiction d’exercer une activité sociale pendant 5 ans.