Chaque année, 270 enfants naissent à La Réunion avec le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Ce sont aujourd’hui 17 000 Réunionnais qui vivent avec ce syndrome. Corine, une mère de famille, est tombée dans l’alcool lors de sa troisième grossesse. Son enfant ne souffre d’aucune séquelle, par miracle. Elle accepte de témoigner.
À La Réunion, chaque année 270 enfants naissent avec le syndrome d’alcoolisation fœtale. Corine, une mère de famille, est tombée dans l’alcool il y a 14 ans, lors de sa troisième grossesse. Par miracle, son enfant n’a pas de séquelle. À l’époque, Corine n’était pas consciente des risques que représentait l’alcool pour la grossesse.
"J’étais totalement dans le noir, je buvais et je dormais pour oublier tous mes problèmes. Pendant mes 9 mois de grossesse, j’étais alcoolique. Un verre en entraine un second, puis on termine une bouteille. À ce moment-là, je ne voyais pas le danger, pour moi c’était tout à fait normal", explique-t-elle.
La mère de famille a été suivie par un psychologue et a changé de nom pour oublier son passé. "Je vis avec mon enfant tous les jours, je sais que quelque chose cloche. Il était nerveux, il cassait tout dans la maison, il avait des crises. Je me suis dit que c’était de ma faute et à partir de ce moment, je suis parti de l’avant. Je suis allé voir un psychologue, j’ai changé de nom pour oublier mon passé douloureux", indique la mère de famille.
Corine a réussi à surmonter ses problèmes et invite toutes les femmes concernées par le même problème à oser en parler. "Aujourd’hui je peux dire que je suis guéri, j’espère que toutes les femmes qui ont le même problème auront la force de venir en parler. Mes enfants vont bien, aujourd’hui je peux dire que je suis une bonne mère", conclut-elle.
Pour lutter contre ce fléau encore trop méconnu, plusieurs acteurs du monde de la santé et des élus se sont réunis et mobilisés autour de la prévention en jour.
Pour lutter contre ce fléau encore trop méconnu, plusieurs acteurs du monde de la santé et des élus se sont réunis et mobilisés autour de la prévention en jour.
"L’alcool au féminin est tabou. Ces femmes, vers qui nous allons, ont honte de leur alcoolisation, elles se cachent pour boire, mais ne boivent pas par plaisir. Elles ont subi des violences psychologiques et physiques, voire sexuelles", explique Martine Ribaira, coordinatrice de SAF France.
"Ne jetons pas la pierre à ces mères. La plupart des mères en addiction ont été victimes de violence. C’est à la société d’être tenu responsable de ne pas avoir su les protéger", ajoute le docteur Denis Lamblin, président de SAF France.