Le procès de Surgine Fontaine et de Cyrille Hamilcaro se poursuit au Palais de Justice de Saint-Pierre. L’audience a repris à 13 heures avec le passage à la barre de l’ancien Maire de Saint-Louis. Surgine Fontaine répond elle aussi aux questions du jury. Après s’être attardée sur le mode opératoire employé par Surgine Fontaine pour escroquer une quarantaine de personnes, la Présidente Nathalie Ramage questionne Cyrille Fontaine sur les importantes sommes d’argent qui lui ont été versées entre 2003 et 2006.
Le Tribunal Correctionnel examine cet après-midi le rôle de Cyrille Hamilcaro dans cette affaire d’escroquerie. Les éléments recueillis lors de l’instruction prouvent que l’ancien Maire de Saint-Louis et actuel conseiller général a reçu de grosses sommes d’argent en espèces et au moyen d’enveloppes transmises qui lui étaient transmises par des chauffeurs ou des coursiers.
Placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire, Cyrille Hamilcaro avait tout d’abord nié les faits. Les aveux d’un chauffeur le pousseront à reconnaître le recel. Cyril Hamilcaro aurait ainsi reçu une dizaine d’enveloppes, dont le montant variait entre 500 et 1000 euros.
Autre point relevé par la Présidente ramage : l’encaissement de deux chèques de victimes sur le compte de l’ancien Maire de Saint-Louis. Pour se défendre, Cyrille Hamilcaro indique qu’il faisait confiance à Surgine Fontaine. Tout le propos des avocats de l’ancienne secrétaire de Direction de la Civis sera de prouver que Cyrille Hamilcaro était informé de l’origine délictueuse de cet argent qui a servi à financer sa campagne électorale.
La Cour s’intéresse également aux encaissements de chèques de Surgine Fontaine sur le compte de proches. Cet argent était celui de l’escroquerie. L’ancienne secrétaire de la Direction de la Civis a fait quatre chèques de 10 000 euros. Ses complices gardaient la moitié de la somme et lui donnaient le reste en espèces.
D’autre part, au cours de l’instruction, des SMS ont été retrouvés sur les téléphones portables de Cyrille Hamilcaro et de son ancienne maîtresse. Dans l’un de ces messages il est écrit : "Ramène ce que tu peux. Je suis dans l’urgence. Mettre dans un paquet pour ne pas attirer l’attention".
Cette fin de journée sera consacrée aux plaidoiries des parties civiles. Les réquisitions du Procureur de la République tomberont demain. Après l’intervention du Procureur Patrice Cambérou, ce sont les avocats de la défense qui entreront en scène. Le jury devra ensuite rendre son délibéré. La décision de justice pourrait être connue dans plusieurs jours.