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La réforme des rythmes scolaires s’appliquera dans toutes les écoles de l’île à la rentrée prochaine. Une réforme jugée catastrophique et anti-pédagogique. Constat sévère des enseignants qui l’expérimentent.
Le congrès du SNALC se tenait jeudi 24 avril au Tampon. Parmi les nombreux sujets évoqués, la reforme des rythmes scolaires a occupé une importante part des discussions. La loi, à l’initiative de Vincent Peillon, est toujours loin de remporter l’adhésion du corps enseignant.
Malgré un assouplissement significatif annoncé par le nouveau ministre de l’Education Nationale, la réforme doit entrer en vigueur dans toutes les communes dès la prochaine rentrée. Une organisation qui inquiète d’autant plus que les bilans des établissements qui appliquent déjà la semaine de 4 jours et demi est jugé catastrophique. La réforme est jugée anti-pédagogique par les syndicats.
Compliqué à mettre en place, cette demie journée d’école supplémentaire pour les primaires et les maternelles est pour certains professeurs des écoles, contre productive. "Fatigue généralisée, des enfants qui dès le jeudi sont agités et énervés, tout cela parce que la coupure du mercredi a été supprimée", voilà ce que constate Anthony Payet,
professeur des écoles remplaçant. "Comment fait-on pour assurer la continuité pédagogique quand il y a un taux d’absentéisme record le mercredi ?" s’interroge le jeune instituteur.
Des difficultés rencontrées dans l’apprentissage, mais également dans la mise en place des cette réforme, qui propose d’organiser les activités périscolaires que certaines communes ne sont pas en mesure d’assurer. Dans un même temps, les parents devront s’organiser pour récupérer leurs enfants en milieu de matinée ou d’après midi certains jours, "On a des situations absurdes qui conduiront certains établissements à ouvrir de 8h00 à 10h00", déplore le professeur.
L’annonce de Benoît Hamon n’y fera rien. Pour les enseignants réunionnais, seule l’annulation du décret a un sens.
"L’école primaire doit rester le lieu de l’apprentissage, les activités périscolaires aussi intéressantes soient elles n’ont pas leur places, et ne doivent pas se substituer au heures de cours", déclare Jean-Louis Pradel, président académique du SNALC.
Le syndicat d’enseignants fait circuler une pétition contre cette reforme. Un appel qui recueille à ce jour 70 000 signatures. Si le décret n’est pas annulé, il compte sur la décision du conseil d’état qui doit examiner la légalité de cette mesure.