Aujourd’hui c’est la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Une série de manifestations a été organisée dans l’île ce lundi. Au lycée Léon Lepervanche, l’Association "Ecoute moi, Protège moi Aide moi" propose aux élèves des ateliers de sensibilisation sur le thème des violences transgénérationnelles. Comment expliquer ce fléau particulièrement important à La Réunion ? Pour Antenne Réunion Roseline, mère de famille raconte son calvaire.
Roseline n’a plus peur de parler, elle et ses enfants ont été victimes de violences de la part de son compagnon, et aujourd’hui elle raconte son histoire à de lycéens et des lycéennes.
Accompagnée, elle a réussi à s’en sortir, aujourd’hui elle parle en espérant aider les futures générations. "C’est ma bataille, trop de famille encore qui sont dans le déni, dans la souffrance, dans l’abus, et qui n’osent pas le dire. La communication c’est une chose très importante, que ce soit pour les enfants ou pour les adultes, il faut parler", nous confie Roseline Hoarau.
Parler pour que l’histoire ne se répète pas, les professionnels parlent d’un schéma transgénérationnel de la violence. "On a ces deux cas de figure, la répétition dans se laisser être violenté encore et encore parce qu’on a l’impression qu’il n’y a que ça dans notre histoire de vie, et l’inversion, devenir l’agresseur au lieu d’être agressé, pour ne plus être celui qui souffre", explique Katia Techer, Psychologue clinicienne.
Autre lien évoqué, le lien entre les violences et la psychogénéalogie. "La généalogie c’est l’étude de la descendance, les ascendants d’une lignée familiale".
Selon Sabrina, experte en généalogie, s’intéresser au passé permet de mieux comprendre le présent. "Nos générations passées, notamment à La Réunion puisqu’on a vécu l’esclavage, la pauvreté, etc, on a généré beaucoup de colère qui n’ont pas été dites, on appelle ça des "non-dit" en psychogénéalogie, et donc ça se répercute sur les descendances", déclare Sabrina Cazal, Praticienne en psychogénéalogie.
Toute la journée les élèves du lycée assisteront à ces ateliers, une sensibilisation essentielle, La Réunion est à la triste deuxième place des départements où il y a le plus de violence envers les femmes.