Vous les voyez toutes les semaines, sans forcément les connaître. Ils fourmillent dans les rues, aux aguets du moindre déchet : les ripeurs.
Les ripeurs, appelés à tort éboueurs, exercent un métier méconnu et exigeant. Ils travaillent cinq jours sur sept, du lundi au vendredi, de 9h à 14h, afin de collecter les déchets.
Qui sont-ils ? Comment travaillent-ils ? Nous nous sommes faufilés dans leur quotidien et avons rencontré Cédric Lebeau, 33 ans, Patrick Chetty, 47 ans et Alain Barret, 50 ans une équipe de ripeurs, en pleine tournée dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis.
Une dernière vérification avant de prendre la route. "On est obligés de contrôler le camion si l’appareil fonctionne avant de sortir, si tout se passe bien au niveau de la pelle et du lève-conteneur. Quand tout est bon on a le droit de partir", explique Cédric, en fonction depuis 12 ans. C’est un véritable marathon qui commence pour lui, tout comme Patrick, 11 ans d’activité et Alain, leur chauffeur depuis 17 ans.
Au programme de la tournée du jour, cinq heures de travail à fourmiller dans les recoins du Chaudron, à porter à bout de bras près de 800 poubelles. "Je considère cela comme un sport", confie Patrick.
Le métier de ripeur est peu connu, victime de nombreux clichés, en premier, sur la question des odeurs. "Ce n’est pas évident pour nous mais c’est une question d’habitude aussi."
Mais pour Patrick, au-delà des odeurs, c’est la qualité relationnelle du métier qui prime. "On a des relations surtout avec les clients, c’est ça que lé bien aussi."
Une des difficultés de la profession, se faufiler dans les ruelles étroites du chef-lieu. Alors, pour manipuler un tel véhicule, un véritable travail d’équipe se met en place. Depuis sa cabine, Alain, le chauffeur, est aux aguets du moindre signal de Cédric et Patrick. "Ils me donnent les consignes pour la marche arrière si je passe près d’une voiture et que je n’ai pas trop vu ils me disent", relate-t-il.
C’est à l’aide de l’écran de sa caméra de recul qu’il vérifie le déversement des poubelles dans la benne. Un point sur lequel ils ne transigent pas : les poubelles mal triées : du verre, des ordures ménagères interdites dans les poubelles jaunes... Un travail de vérification auquel ils sont confrontés chaque jour. Lors de cette collecte, cinq poubelles resteront sur place pour cette raison.
À la fin de la journée, le camion se dirige vers un entrepôt. Grâce aux ripeurs, 4 220 tonnes de détritus sont récupérés. Si la tournée s’achève pour Cédric, Patrick et Alain au terme d’une journée épuisante, les déchets entament un autre voyage. Ils sont acheminés en Métropole par conteneur pour être triés. En effet, à La Réunion, la quantité d’ordures ménagères ne suffirait pas à développer une centrale de tri locale.