Un centre de mémoire pour les Réunionnais de la Creuse devrait voir le jour à Guéret en Nouvelle Aquitaine, annoncent nos confrères de France 3, à proximité du Foyer des Jeunes Travailleurs qui sera rénové pour l’occasion. Pour la porte-parole de la Fédération des Enfants Déracinés des Départements et Régions d’Outre-Mer, c’est un vrai symbole.
La mise en place d’un centre de ressources et d’un lieu de mémoire sur l’histoire des Réunionnais de la Creuse sera construit d’ici deux à trois ans à Guéret, l’une des revendications des collectifs d’enfants de la Creuse.
Le lieu d’accueil devrait disposer d’une bibliothèque, une vidéothèque, de salles de travail, de bureaux, une salle de conférence et quelques chambres. La psychologue Marion Gibard, qui s’occupe des victimes de cet exode forcé y sera installée.
Les travaux devraient débuter l’an prochain.
Pour Valérie Andanson, porte-parole de la Fédération des Enfants Déracinés des Départements et Régions d’Outre-Mer (FEDDROM), "Ce lieu de ressource est un vrai symbole, nous sommes vraiment ravis qu’il soit installé dans la Creuse, sachant que c’est l’une des préconisations des experts de la Commission Nationale. Comme au mois de décembre à La Réunion, le but est de nous réconcilier avec l’histoire, avec les Creusois, de recréer des liens".
Déracinés par l’Etat français entre 1962 et 1984 afin de repeupler certains département touchés par l’exode rural, plus de 2 000 enfants ont ainsi été coupés de leurs racines. La Creuse était l’un des premiers départements d’accueil, avec près de 200 enfants accueillis dans ces conditions.
L’Assemblée nationale avait reconnu en 2014 "la responsabilité morale de l’Etat" dans la migration forcée de 1 600 Réunionnais vers la métropole.