Au lendemain de l’annonce de la décision du Conseil Constitutionnel qui valide l’âge de la retraite à 64 ans, les réactions pleuvent chez les députés de La Réunion. La décision est déplorée par la majorité des élus de l’opposition. Si l’heure est au regret, ils appellent toutefois à maintenir le combat.
Le Conseil Constitutionnel valide partiellement le texte de loi de la réforme des retraites. Autrement dit, le passage de l’âge légal de la retraite à 64 ans est adopté mais le texte devra toutefois être modifié.
Une grande déception pour les députés de l’opposition à la majorité présidentielle qui appellent toutefois à "ne pas lâcher le combat".
Selon Emeline Kbidi, députée de La Réunion au parti Le Progrès, la bataille n’est pas terminé : "On voit bien que cette décision du Conseil constitutionnel n’est pas acceptée par une grande partie de la population et qu’elle ne met pas un terme aux manifestations. Il y a encore un deuxième référendum d’initiatives partagées qui n’a pas encore été examiné. Le Préside,nt de la République a annoncé qu’il promulguerait la loi ce week-end, pour autant les organisations syndicales ne sont pas prêtes à lâcher cette bataille contre la réforme des retraites."
Même son de cloche pour Jean Hugues Ratenon de la NUPES / LFI qui mise également sur ce second RIP. Il affirme : "Rien n’est perdu puisque ce même conseil constitutionnel devra se prononcer sur une 2ème demande de RIP déposée hier, jeudi, par des sénateurs et députés de gauche sur le bureau du Président du Sénat. Nous utiliserons nous aussi toutes les possibilités auxquelles nous avons droit.(...) La lutte doit se poursuivre. Si Macron a partiellement le conseil constitutionnel pour lui, le peuple est contre lui. Rien n’est fini."
Nathalie Bassire, députée de la 3ème circonscription du parti radical maintient également : "L’affaire n’est pas terminée, ça en s’arrête pas comme ça. Le message envoyé est une méprise des citoyens très inquiets de cette réforme des retraites qui a été promulguée. Le fait d’avoir été validé constitutionnellement ne la rend pas juste pour autant, les parlementaires ne se sont pas exprimés. Un homme peut décider de tout faire passer... On est en train d’affaiblir le Parlement et la décision du peuple. Notre démocratie est en danger".
De son côté, Philippe Naillet appelle également à la mobilisation des citoyens. Il soutient : "Le combat doit continuer. Si le président de la République promulgue, nous déposerons une proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites pour supprimer son article 7, c’est-à-dire le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’accélération de la hausse de la durée de cotisation. (...) Je demande aux Réunionnaises et Réunionnais de continuer à se mobiliser, nous serons à leurs côtés."
Un appel également suivi par le PLR " Cette décision est une déception mais en rien une reddition. Le PLR sera attentif aux déclarations de l’intersyndicale sur les suites à donner à la mobilisation. Le combat doit se poursuivre."