Lors de son allocution, le président Emmanuel Macron a annoncé le retrait des renforts hospitaliers à Mayotte. Une situation qui, si elle est vraie, et si la situation repart à la hausse dans l’île soeur, pourrait avoir un impact sur La Réunion et le nombre de place en réanimation.
Depuis le début de l’épidémie, La Réunion a accueilli de nombreuses evasan (évacuations sanitaires) en provenance de Mayotte.
Mais avec le retrait des troupes, devons-nous craindre une recrudescence des personnes admises en réanimation ?
Comme l’avait annoncé le président de la République, les militaires en renfort ont quitté Mayotte.
"Début février 2021, le département de Mayotte subissait une remontée accrue de l’épidémie de la COVID-19. Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, à la demande du ministère des Solidarités et de la Santé (MSS), une équipe mixte de renfort militaire du Service de santé des armées (SSA) et de l’armée de Terre ont été déployés pour armer un module militaire de réanimation (MMR) au sein du Centre hospitalier de Mayotte (CHM).
Opérationnel dès le 7 février, le MMR est monté en puissance, notamment par l’envoi d’un renfort de 15 militaires, pour accueillir simultanément jusqu’à 10 patients en état de réanimation. Compte tenu de l’évolution locale de la pandémie, de la situation au CHM et en lien avec les autorités sanitaires locales, le MMR a été désengagé le 1er avril.
Durant 53 jours, les militaires ont œuvré en parfaite collaboration avec le personnel soignant du CHM. Ainsi, au bilan, 66 patients ont été pris en charge au sein du MMR, 34 d’entre eux ont d’ailleurs fait l’objet d’évacuations sanitaires vers l’île de La Réunion", nous explique le Ministère des Armées.
"Si la situation sanitaire à Mayotte devait se dégrader de nouveau, comme la majorité des lits de réanimation sont pris par des Réunionnais, il y aurait un problème de place.
D’autant que les 10 lits de Réanimation tenus par le service de santé des armées ont été fermés. Les médecins militaires sont très occupés en métropole actuellement", nous explique un médecin.
Si la situation venait à se tendre, il faudrait donc envisager d’autres moyens de les soigner, comme l’évacuation vers la métropole. Cependant cela reste difficile à mettre en place.
"Seuls 10 % des patients de réanimation sont évacuables d’après l’expérience parisienne : trop instable pour supporter l’évacuation, Ou pas assez grave pour être évacués car en voie de guérison, mais surtout en raison de l’opposition farouche de la plupart des familles."
Au 13 avril, 36 lits de réanimation étaient occupés par des patients positifs à la Covid-19 dont 28 patients réunionnais, sur les 121 lits de réanimation ouverts à La Réunion.
Il n’y a donc pour l’heure, pas d’inquiétude à avoir.