Concernant la pêche aux requins, l’association Shark Citizen tire la sonnette d’alarme. Après les conclusions du projet SAURA : Sensibilisation et acquisition de données sur les captures à la côte des requins marteaux juvéniles et de requins de récif de la Réunion, les données récoltées seraient alarmantes. Pour en parler, Aymeric Baïne, président de Shark Citizen.
1) Le constat de cette étude : ces espèces sont bien en danger. Quelles sont les menaces qui pèsent principalement sur elles ?
Ce sont des espèces en danger au niveau mondial. Le requin marteau est en danger critique d’extinction. Au niveau mondial il y a une décroissance des populations depuis plusieurs dizaines d’années, -71 % en moyenne, jusqu’à -90 % dans certaines régions du monde, à cause de la surpêche, de la dégradation des habitats, etc.
2) Arrêtons-nous sur le cas du requin marteau. Il y a 3 espèces de requins marteaux qui fréquentent les eaux réunionnaises. Ce sont celles qui sont les plus capturées par les pêcheurs ?
Il y en a surtout une qui fréquente l’île. Les 2 autres sont observées plus rarement, c’est le requin marteau à licorne qui est présent autour de l’île et qui est le plus pêché parmi les requins en comprenant le bouledogue, tigre, les requins de récifs. C’est surtout les juvéniles qui se font pêcher, des petits individus de 50 - 60 cm nés dans l’année ou qui ont quelques années.
3) Les résultats de l’étude SAURA mettent aussi en avant la pêche au filet, qui reste beaucoup pratiquée de façon illégale. C’est l’un aussi des principaux dangers pour la sauvegarde de ces espèces ?
C’est difficilement quantifiable mais c’est pratiqué de façon illégale. le problème c’est que c’est un engin de pêche qui n’est pas sélectif. On a observé un pêcheur qui avait pêché en une nuit 28 requins marteaux.
4) Dans ce contexte qu’est ce que l’association Shark Citizen préconise pour renforcer la protection de ces requins ?
Ce qu’on préconise : c’est de s’orienter vers des mesures de protection de type habitat zone protégée ou des périodes de protection. Il y a certaines zones où on pêche plus fréquemment ; à certaines périodes le requin marteau c’est surtout janvier-mars, en fin d’année de octobre à décembre un peu moins. On souhaite qu’il y ait des mesures de protection qui soient mises, des zones protégées sur ces périodes pour limiter l’impact sur ces populations.