Nadia Ramassamy adresse un courrier à destination de Monsieur Jean-Michel Blanquer, protestant contre la suppression de 1800 emplois d’enseignants à la rentrée 2021.
Monsieur le ministre,
Il a récemment été porté à mon attention les conditions préoccupantes dans lesquelles la rentrée scolaire 2021 était organisée. Le projet de loi de finances pour 2021 prévoit ainsi des modifications budgétaires entraînant la suppression de près de 1 800 postes d’enseignants dans le second degré.
Cette décision se traduit en pratique par leur transformation en équivalents de poste en heures supplémentaires. Les conséquences pour les enseignants comme pour les établissements seront nombreuses et plus qu’alarmantes. Ainsi, de nombreux enseignants vont devoir assurer des quotas d’heures supplémentaires plus importants : les conditions de travail des enseignants s’en retrouveront grandement dégradées, ces derniers ayant plus d’élèves, plus de classes, et donc moins de temps à accorder au quotidien et lors de leurs réunions, qu’il s’agisse des conseils de classe ou des réunions parents-professeurs.
Les élèves eux-mêmes vont en pâtir, l’organisation de leurs emplois du temps s’en retrouvant altérée. Quant aux établissements, ces suppressions complexifieront grandement leur organisation interne et leur bon fonctionnement.
Pour la Cour des comptes, qui a rendu en octobre 2020 son rapport sur les heures supplémentaires dans la fonction publique, « les heures supplémentaires ne doivent pas être utilisées massivement comme un outil d’ajustement structurel ». Le recours à ces dernières devrait, selon elle, être limité par l’évolution des organisations et régimes de temps travail.
Le travail de répartition des dotations horaire globales pour la rentrée 2021 arrivent dans les établissements secondaires, il est urgent d’agir afin d’empêcher ces suppressions de postes aux conséquences néfastes pour les enseignants comme pour les élèves.
Il est impensable de voir la qualité de l’enseignement dispensé dans le secondaire sacrifiée, encore plus durant la crise sanitaire et économique que nous traversons. Dans ces conditions, Monsieur le ministre, je vous demande de bien vouloir reconsidérer la position du Gouvernement relative à la suppression de 1800 postes d’enseignants de second degré.