Par voie de communiqué, le député de La Réunion, Jean-Hugues Ratenon, réagit quant au RSA conditionné dont l’île a été retenue comme département expérimental.
Le communiqué de Jean-Hugues Ratenon :
RSA conditionné : mauvais coup contre les plus pauvres
A quelques jours de noël et du jour de l’an : voilà le cadeau de Macron et de son gouvernement aux plus pauvres. Les bénéficiaires de ce revenu de solidarité devraient bientôt, au 1er janvier 2023, travailler 15 ou 20h pour pouvoir continuer à bénéficier de cette prestation.
Notre département a en effet été retenu pour faire partie des territoires expérimentaux de cette réforme. Un coup bas.
1- La majorité politique est à 18 ans
La majorité pénale est à 18 ans
La majorité sociale doit aussi être établie à 18 ans. Ouvrir le bénéfice du RSA aux 18-25 ans
2- Si le gouvernement veut imposer une contrepartie de travail aux bénéficiaires du RSA, ce qui veut dire que du travail il y en a ! donc pourquoi ne pas les embaucher sous le régime du droit commun : 35h au SMIC ?
3- Cette réforme n’est-elle pas dangereuse dans la précarisation des emplois et de la main d’œuvre bon marché pour les entreprises ?
4- Quel garde-fou est mis en place pour réellement accompagné les allocataires du RSA ?
Vont-ils réellement bénéficier d’une formation, d’un encadrement, d’un accompagnement pour inscrire cette démarche vers un vrai emploi ?
5- La contrepartie en travail sera-t-il rémunérée et viendra –t-il en complément du RSA ? si oui, quid des différentes prestations sociales liées à cette allocation ? les plafonds de ressources seront-ils toujours calculés sur le montant du RSA ?
A toutes ces questions, il n’y a pas de réponse. Le gouvernement affirme que le cahier des charges sera finalisé dans les prochaines semaines. Espérons qu’il ne va pas sortir un 49-3, comme il en a pris l’habitude, pour museler tous les acteurs de ce dossier : les bénéficiaires et les associations en 1er.
La concertation doit être la plus large au risque d’une incompréhension qui pourrait déboucher sur une grave crise sociale.