Depuis quelques mois, la réflexion est en cours concernant la réforme de la retraite. L’âge de 64 ans qui pourrait être instauré inquiète dans notre département. Surtout les travailleurs de métiers pénibles. Charges lourdes, travail en hauteur, bruit, etc., le BTP est concerné. Les salariés rencontrés ce matin ne savent pas jusqu’à quel âge ils pourront physiquement travailler.
Sur ce chantier de Saint-Pierre, les ouvriers travaillent sur les finitions. Tous ont moins de 40 ans. Et quand on leur parle du projet de réforme de la retraite à 64 ans, très peu arrivent à se projeter. Antoine, carreleur, rencontre des problèmes de genoux et d’épaule en lien direct avec son emploi Et pour cause, la pénibilité est omniprésente dans le BTP.
"Porter beaucoup de charges, porter le ciment. Brouetter le sable à chaque fois... C’est compliqué. On est souvent par terre, à quatre pattes ou accroupi. Avec les carreaux, c’est de plus en plus des grands formats, donc de plus en plus lourd."
Qu’importe le corps de métier, les contraintes sont souvent les mêmes. Pour ce maçon, travailler jusqu’à 64 ans est envisageable, la volonté est là, mais il le dit, c’est l’état de santé qui sème le trouble.
"L’avenir nous le dira, si le corps le permet. Je suis plutôt confiant mais on ne sait pas demain comment c’est."
Sur cet autre chantier, une demi-douzaine de salariés sont au travail.. Pour eux, c’est l’inquiétude de travailler autant. L’un d’eux préfèrerait que la jeunesse soit davantage au travail.
"Il faudrait réduire un peu la durée de travail, afin de pouvoir donner plus de jeunes qui ont des difficultés en local et sont obligés de partir en dehors du département, alors qu’ils ont des connaissances et du savoir-faire, c’est dommage."
Ces ouvriers espèrent que le gouvernement prendra en compte la pénibilité de l’emploi pour ajuster l’âge de départ en retraite, afin d’arrêter de travailler en ayant une bonne santé.