En France, le recours à l’IVG est en hausse et atteint son plus haut niveau depuis trente ans. Notre île n’échappe pas à la tendance, en 2023 16,3‰ des femmes ont eu recours à l’IVG contre, 15,7‰ en 2022. Margaux jeune réunionnaise a eu recours à l’IVG à l’âge de 16 ans, elle témoigne.
Le constat est sans appel, le taux d’IVG pratiqué par les femmes a augmenté à La Réunion. Ce sont les jeunes femmes qui sont le plus concernées. Margaux a eu recours à l’IVG, par voie médicamenteuse, en 2019 alors qu’elle n’avait que 16 ans. Elle témoigne.
"Il y a toujours des moments où j’y pense. Je me dis que peut-être que j’aurais fait les choses différemment, mais je n’ai plus ce gros regret. J’ai regretté pendant longtemps, j’ai accepté la situation au bout d’un an et demi. J’ai ensuite été soulagé, je me suis dit que c’était un mal pour un bien. J’aurais un enfant quand les circonstances seront bonnes".
En 2023, la Réunion a vu son taux de recours à l’IVG augmenter à 25,5‰ contre 23,5‰ en 2022. Dans l’Hexagone, ce chiffre est de 16,3‰ contre 15,7‰ en 2022. Pour le centre de planification et d’éducation familiale, plusieurs paramètres expliquent ces chiffres.
"Dans la tranche d’âge 20-30 ans, on ne se sent peut-être pas apte à poursuivre cette grossesse dans la situation sociale et économique d’aujourd’hui. Notre rôle est d’accompagner ces femmes dans ce parcours d’IVG, mais il faut surtout accentuer notre rôle de prévention", explique Nathalie Devoge, Médecin au centre de planification et d’éducation familiale.
Un jeune sur trois n’utilise pas de moyen de contraception, le CEPF (centre d’éducation de planification familiale) réalise des préventions sur les risques de grossesses non désirées. Les CEPF accompagnent les jeunes pendant tout le parcours de l’IVG.
Si le taux est élevé à La Réunion, les autres DROM sont également concernés, en particulier la Guadeloupe et les Guyane où le taux atteint respectivement 44,5‰ et 46,7‰.
Dernièrement, la liberté à l’interruption volontaire de grossesse a été inscrite à la constitution.