Dans l’Ouest de l’île, les tréfonds de la Ravine Saint-Gilles sont sondés par le Bureau Régional de recherches géologiques et minières (BRGM). Il s’agit d’une campagne géophysique destiner à connaître s’il est possible de remplacer le captage d’eau superficiel de la ravine par un captage sous-terrain en vue d’obtenir une eau potable.
Captage superficiel ou captage sous-terrain à la Ravine Saint-Gilles ? Telle est la question !
144 électrodes ont été plantés dans le sol sur un rayon de 2 kilomètres autour de la ravine. L’objectif est de trouver des nouveaux cours d’eau sous-terrain. Des décharges électriques vont être envoyées directement dans la terre pour cartographier en trois dimensions les sous-sols, à plus de 200 mètres de profondeur.
"Je suis en train de brancher le système de mesure. Hier, on a déjà mis des électrodes en place, on a mis 3 électrodes par boitier. Ce boitier va pouvoir mesurer la différence de potentiel de façon journalière pour pouvoir après faire une tomographie du sous-sol", précise Jacques Depraris, géophysicien BRGM Orléans.
Un boitier qui permet de récupérer les données électriques. Si le courant circule bien, cela veut dire que la terre est riche en argile et en eau. Néanmoins, s’il circule mal, cela signifie qu’il s’agit de la roche massive.
Avant de pouvoir envoyer le courant, la technicienne doit localiser chaque électrode au centimètre près. "Sur le terrain, on va adapter la localisation théorique qu’on a prévu en fonction du terrain. S’il y a un bosquet de végétation, on va se mettre à gauche, à droite et après on va relever au GPS pour que ce soit vraiment précis une fois que c’est positionné", indique Nicole Hueber, technicienne supérieure.
Les eaux de la Ravine Saint-Gilles sont la principale source d’approvisionnement d’eau potable de Saint-Paul. Il s’agit d’une eau de surface. Or, ici, l’objectif est de s’intéresser aux eaux souterraines. "Quand il pleut fort, l’eau des routes va ruisseler, va arriver dans la Ravine Saint-Gilles et ça arrive directement au captage. L’intérêt d’aller vers une ressource en eau souterraine c’est d’avoir une ressource qui est naturellement mieux protégée par les terrains au-dessus de la ressource en eau", explique Bertrand Aunay, chef de projet en Hydrogéologie au BRGM de La Réunion.
Il est question donc d’une méthode de sécurité sur le long terme. Ces tests se poursuiveront jusqu’à demain soir.