Les bières européennes sont victimes du réchauffement climatique. Le rendement de houblon devrait baisser entre 4 à 18% selon la revue nature communications. Ingrédient essentiel dans la fabrication de bières, les brasseurs pourraient être contraints d’augmenter leur prix.
Le houblon, produit nécessaire à la production de bière fait face à la sécheresse. Produit en Europe, aux États-Unis et ailleurs dans le monde, sa qualité est impactée. Par conséquent, le prix au kilo connaît une hausse de 4 euros à l’importation.
"Le fait que les houblons se raréfient et deviennent plus chers nous embête. On devra peut-être augmenter nos prix. À la base nous avons commencé à faire de la bière parce que c’est un produit populaire, accessible à tous. Aujourd’hui c’est encore le cas, dans les années à venir, ce sera peut-être un produit de luxe", indique Jérôme Chantillon, brasseur.
Le houblon est l’élément de fabrication le plus cher après l’achat de bouteille en verre. Certains brasseurs ont donc décidé d’augmenter le prix de la bouteille de 5 centimes.
" Au cours des 2 dernières années, le prix à l’achat a augmenté entre 7 et 10%. On avait fait le choix de ne pas augmenter le tarif des bières. Mais on est obligé d’impacter un petit peu notre marge", explique Thibaut Colbalchini, directeur Technique Brasserie Dalons.
Soucieux de l’avenir, depuis deux ans, ils ont espoir de développer une souche de houblon réunionnaise.
"On veut montrer que le houblon n’est pas une plante invasive pour le terroir et le sol réunionnais. On a déjà brassé une bière avec du houblon réunionnais, mais ce n’est pas notre métier. Il faudra qu’on prenne appuis sur des personnes qui ont le savoir-faire pour développer cette souche de houblon à La Réunion", indique Jonathan Hin-Tung, Fondateur Brasserie Dalons.
Selon Juliane, ingénieur agronome, avec la variété de microclimats sur l’île, faire pousser du houblon à La Réunion serait une possibilité.
"Il y a une centaine de variétés de houblon, je pense qu’on pourrait trouver une variété qui correspondrait à certains microclimats".
Selon elle, aucune étude poussée n’a encore été menée pour savoir si le houblon serait bel et bien une espèce invasive.