En réaction aux conclusions du rapport Sauvé sur la pédocriminalité au sein de l’église catholique, Mgr Gilbert Aubry, évêque de la Réunion, a demandé pardon aux victimes en direct sur le plateau du JT de 19h d’Antenne Réunion.
C’est ce mardi qu’ont été dévoilées les conclusions du très attendu rapport Sauvé sur la pédocriminalité au sein de l’église catholique. Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE) a précisé que plus de 300 000 personnes ont été victimes d’agressions.
"S’il y a des victimes derrière leurs écrans ce soir, je leur demande pardon au nom de l’église. En tant qu’évêque, je demande à tous les prêtres de bien vouloir se tenir aux engagements qu’ils ont pris au jour de leur ordination. C’est-à-dire d’être irréprochables en ce qui concerne les mœurs. Nous devons être respectueux, surtout des plus petits", a-t-il dit.
Pour le Mgr Aubry, le rapport Sauvé est très important. "C’est une reconnaissance des souffrances des victimes et du tort qui a été causé à des personnes qui ont été profondément meurtries au plus profond d’elles-mêmes", croit-il.
À la Réunion, entre 1968 et 2012, ce sont 7 prêtres qui ont été concernés dans 11 cas de pédophilie. "Je ne veux pas par là, minimiser ni justifier ce qui s’est passé. Bien au contraire. À part un cas, tous ces actes ont été réglés par la justice. Et du moment que ça a été réglé par la justice, que quelqu’un a repris une vie normale, il faut le laisser vivre sa vie parce qu’il a droit aussi à la réhabilitation", a-t-il tempéré.
L’archevêché de la Réunion dit attendre de voir ce qui sera mis sous les termes de réparation et de contribution. "Il faut se rappeler que nous sommes des êtres faibles et qu’il ne s’agit pas de jeter la pierre à qui que ce soit. Les gestes incestueux se déroulent d’abord dans les familles. La pédocriminalité est en transversalité dans toute la société réunionnaise et métropolitaine. C’est la triste réalité", conclut-il.