Ils seront d’ici quelques années une centaine installés à La Réunion. Les radars tourelles devraient arriver chez nous à partir de l’an prochain, pour remplacer les anciens. Ces radars sont capables de contrôler la vitesse, puis à terme le port de la ceinture ou le téléphone au volant. Certains élus montent déjà au créneau contre ces véritables armes à contravention, ils redoutent la sur-verbalisation des automobilistes.
Plus de place à l’erreur face au radar tourelle, il faudra faire preuve d’une conduite irréprochable. Installés à partir de 2020, cette centaine de nouveaux radars viendra remplacer ceux déjà existant sur l’île.
Particularité de ces modèles, ils ne flasheront plus uniquement les excès de vitesse, mais aussi les distances de sécurité et, dans un second temps, le port de la ceinture ou l’usage du téléphone au volant ; un dispositif qui fait débat chez les Réunionnais.
"Je trouve que c’est un peu exagéré, bientôt on va nous dire de ne plus rouler. Déjà ils ont mis la limitation à 80 au lieu de 90 km/h, là ils mettent des contrôles partout, c’est inutile."
"Les distances de sécurité, pas beaucoup de monde les respectent. C’est dur de respecter, donc je pense que ça va un peu trop loin."
"Je pense que c’est une très bonne chose, surtout qu’il y a de plus en plus d’insécurité. Là on se sent plus en sécurité avec ces nouveaux radars."
"N’importe quel radar le plus avancé ne pourra pas aller contre la bonne conduite des Réunionnais."
La centaine de radars ne flashera pas en même temps, certains serviront de leurre qui seront activés tour à tour. Pour l’avocat Aurélien Rochambeau, ce type de dispositif favorise davantage la répression plutôt que la sensibilisation.
"Ce qui est important lorsqu’un automobiliste commet une infraction, c’est qu’il soit informé sur le moment. Il est arrêté par l’agent, on lui indique qu’il a commis une infraction et il sait qu’il va être sanctionné. Avec l’augmentation des radars automatiques, on va recevoir une contravention dans les semaines ou mois qui vont suivre. L’intérêt pédagogique est moindre."
Du côté des politiques comme le député Jean-Hugues Ratenon, la légitimité de ces radars est mise en question. "Là nous sommes véritablement dans l’atteinte à la liberté des gens. Face à des infractions il faut pénaliser, mais là on sent bien que nous sommes à la chasse aux primes, dans une société où il y a plein de problèmes. C’est une logique financière qui s’installe."
Plus de 71 000 flashs sont enregistrés l’an dernier sur une période de 10 mois. Avec la multiplication des cabines et des contrôles, une hausse considérable de ce chiffre peut être envisagée.