Ce samedi 24 octobre, lors de l’émission quotidienne animée par Jean-Luc Reichmann, "Les Douze Coups de Midi", un candidat s’est vu proposer la question "À quoi reconnaît-on un Réunionnais ?".
Face à cette question douteuse, deux réponses étaient suggérées : leurs ongles longs ou leur 11e doigt. Selon le jeu télévisé, la bonne réponse était la première : « les Réunionnais sont reconnaissables à leurs ongles longs ». Par la suite, une voix-off intervient, justifiant la dite « bonne réponse avec un argumentaire bancal et ambigu.
Dans cette triste affaire, nous avons manifestement assisté à une sordide scène de racisme, diffusée à une heure de grande écoute, impliquant un public très large. A travers la question « À quoi reconnaît-on un Réunionnais ? », les Réunionnais sont essentialisés.
Par ailleurs, il est également suggéré par l’émission que le peuple réunionnais serait reconnaissable par une différence génétique : « leur 11e doigt ». Cette association douteuse entre les Réunionnais et leur « 11e doigt » nous rappelle l’argumentaire des auteurs racialistes du XIXe siècle suggérant une hiérarchisation entre les races, mêlant assertions scientifiques et préjugés populaires. En conséquence et en application des dispositions des articles L. 112-7 et suivants du code des relations entre le public et l’administration, relatifs au droit de saisine des administrations par voie électronique et aux modalités de ces saisines, l’Union des Étudiants Réunionnais de l’Hexagone (UERH) a saisi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).
Nous avons donc signalé ce message raciste et nauséabond, diffusé à une heure de grande écoute. Ce genre de propos nous rappelle à nous, Réunionnais, les heures les plus sombres de notre histoire. Des heures où notre humanité était niée. Bon nombre d’entre nous tente de faire fi des discriminations que nous affrontons quotidiennement. L’ignominie de ces propos a suscitéune vague d’indignation à La Réunion et au sein de la communauté ultramarine en France Hexagonale.
L’Union des Etudiants Réunionnais de l’Hexagone (UERH) rappelle que le racisme n’est pas une opinion, ni un trait d’humour, mais bel et bien un délit, condamné par les lois de notre République. La banalisation du racisme est intolérable et entretient un climat délétère en France. A la suite de ce signalement auprès du CSA, l’UERH se réserve le droit de déposer une plainte auprès du Procureur de la République avec constitution de partie civile.
Le député Réunionnais a lui aussi annoncé sur son compte Facebook qu’il allait saisir le CSA.