A l’issue de sa première séquence à Saint-Denis, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a été interrogée concernant le rachat de Vindémia par le groupe Hayot.
"C’est un sujet important, il y a une crainte de l’ensemble des élus et de la population. En tant que ministre des Outre-mer je suis extrêmement vigilante sur ce dossier. Que cette vente et ce rachat ne se fasse pas au détriment des prix dans le territoire, je veille que la concurrence soit là et que les prix soient plus bas demain à La Réunion", a mis en avant Annick Girardin, sollicitée ce jeudi 19 septembre pour s’exprimer sur le rachat de Vindémia par le groupe Hayot.
Et de poursuivre sur la question des 2 300 emplois concernés par cette vente. "Il est important pour moi que l’on veille au maintien de ces emplois. Et nous allons vérifier qu’il y a une dynamique qui reste en place."
"Le rachat de Vindémia pose de lourdes inquiétudes.
Quelle politique du nouvel employeur quant au devenir des salariés ? Quel dialogue social dans l’entreprise demain ? Quelle gestion des ressources humaines ? Leurs évolutions seront-elles positives ou négatives au regard des conditions de travail et de vie dans l’entreprise ? Ira-t-on vers plus de décentralisation ou non des négociations ? Les acquis seront ils conservés voire renforcés ?
Très loin de faire l’apologie de Vindémia et Casino, sans aucune naïveté coupable envers d’autres repreneurs potentiels, la CGTR a, néanmoins, des très grosses inquiétudes quant à l’impact du projet GBH sur ces points.
Au-delà, la CGTR estime qu’il n’est pas neutre et indifférent que le repreneur favorise ou non le monopole. Ce n’est pas neutre et indifférent pour le territoire, ça ne l’est pas pour les producteurs locaux ni pour, in fine, le consommateur et donc les salariés dans leur ensemble.
Du fait du poids actuel et à venir de GBH dans le secteur de la grande distribution et dans le tissu économique réunionnais en général, nos craintes s’en trouvent renforcées.
La CGTR combat toute accroissement de la concentration économique notamment dans le secteur de la grande distribution aussi sensible pour le portefeuille des réunionnais.
La CGTR estime qu’il est nécessaire que ces activités continuent et que l’outil de production demeure.
En tout état de cause, la bataille pour d’une part l’amélioration des conditions de vie et la rémunération des salariés ; d’autre part des règles de jeu visant à combattre tout monopole et permettant un accroissement du pouvoir d’achat des consommateurs reste notre boussole."