Plus de la moitié des abonnés (55 %) restent alimentés par des réseaux, qui présentent des dégradations de qualité intermittentes mais chroniques. Et, 5 % des abonnés sont alimentés par des réseaux à risque microbiologique avéré.
L’eau du robinet est-elle vraiment potable à La Réunion. Une question brûlante que nous nous posons en cette journée mondiale de l’eau ce 22 mars. L’Agence Régionale de Santé (ARS) de La Réunion, qui est chargée du contrôle sanitaire de l’eau sur l’île, a bien voulu nous communiquer certaines informations.
Selon l’ARS, le département de La Réunion accuse un important retard structurel en infrastructures publiques de potabilisation d’eau. Seulement 45 % des abonnés sont alimentés par une eau bénéficiant d’un traitement de potabilisation adapté.
Le reste, soit 55 %, ne bénéficie pas d’une eau qui a subi un traitement adapté. Pire, 5 % des abonnés sont alimentés par des réseaux présentant un risque microbiologique avéré.
Qu’en est-il de la qualité microbiologique de l’eau à La Réunion ? Selon les chiffres communiqués par l’ARS, 87,45 % de la population réunionnaise bénéficient d’une eau des très bonne qualité. Un peu moins de 3 % de la population réunionnaise reste toujours alimentée par une eau de qualité moyenne à mauvaise ; une eau dont le taux de conformité microbiologique peut passer en-dessous de 70 %.
Le contrôle de la qualité microbiologique des eaux destinées à la consommation humaine est fondé sur la recherche de germes témoins. Un contrôle qualité qui reste fondamental, en regard des bactéries (pathogènes) qui peuvent être à l’origine de troubles pour la santé des consommateurs, telles que le coliforme, l’Escherichia coli, l’entérocoque, ou encore, le Clostridium perfringens.
Un peu moins de 30 % de la population réunionnaise ne bénéficie pas d’une eau de très bonne qualité en ce qu’il s’agit des nitrates. En effet, cette portion de la population réunionnaise est approvisionnée par une eau dont la teneur en nitrate est supérieure à 5 mg/L.
Comme le fait ressortir l’ARS, les pollutions liées aux activités humaines sont à l’origine de la contamination des eaux en nitrates, notamment pour les nappes phréatiques, dans lesquelles ces éléments peuvent s‘accumuler. L’ARS indique, toutefois, que des dépassements peuvent être observés sur certains forages en 2021 (supérieur à 50 mg/L).
L’ARS indique que 100 % de la population réunionnaise est alimentée en 2021 en eau conforme à la norme en pesticides. L’agence signale, cependant, que près de 69 % des captages de l’île sont dépourvus de détection sur les molécules recherchées dans le cadre du contrôle sanitaire.
Dans le cadre du contrôle sanitaire, l’ARS réalise des analyses de pesticides dans les ressources en eau et dans les réseaux de distribution : 153 molécules sont recherchées par des laboratoires agréés.