La pêche des bichiques à La Réunion est une activité pratiquée de longue date et considérée comme traditionnelle. Elle s’exerce en mer et dans les embouchures des rivières de l’île.
La pêche massive des alevins génère un impact négatif sur le recrutement des futurs géniteurs et la viabilité des populations.
Par ailleurs, le braconnage en rivière est très répandu et constitue une forte pression sur les espèces : non-respect des périodes de pêche et des techniques de pêche autorisées (détournement, assèchement de bras, empoisonnement).
En 2020, les services de l’État ont travaillé avec la brigade nature océan Indien (BNOI), la Fédération de pêche en eau douce (FDAAPPMA) et le Comité régional des pêches maritimes (CRPMEM), pour établir de nouvelles mesures d’encadrement de la pêche des bichiques qui permettront de mieux maîtriser cette activité.
La principale mesure proposée consiste à mettre en place une période de fermeture de la pêche des bichiques de 7 mois de mars à septembre (contre une quinzaine de jours actuellement correspondant à la nouvelle lune de mars) afin de favoriser la reconstitution des populations d’adultes (les cabots bouche-ronde) dans les rivières.
Elle permettra de préserver l’ouverture de la pêche pendant 5 mois d’octobre à février. Cette période de 5 mois d’ouverture de la pêche permet de préserver l’enjeu culturel et de respecter la tradition des fêtes de fin d’année.
– la ressource en bichiques est en nette diminution, voire en raréfaction ces dernières années ;
-le « bichique fine », juvénile de Cotylopus acutipinnis, et endémique des Mascareignes, est en danger d’extinction à La Réunion.
Afin de permettre le maintien de l’activité de pêche des bichiques et la survie des espèces concernées, l’objectif est de mettre en place une réglementation qui concerne tous les pêcheurs de bichiques, en rivière comme en mer, les pêcheurs professionnels et les pêcheurs de loisir.
En parallèle, d’autres actions sont également conduites pour préserver toutes les espèces de faune d’eau douce :
- le rétablissement de la continuité piscicole,
- le maintien des débits réservés dans les cours d’eau,
- la lutte contre les pollutions.
La mise en place d’une réglementation spécifique pour la pêche des bichiques est complexe, car elle concerne plusieurs cadres réglementaires :
•la réglementation pour la pêche en eau douce ;
•la réglementation pour la pêche maritime ;
•la réglementation environnementale pour la création des canaux de pêche ;
•la réglementation domaniale pour l’occupation du domaine public.
Les droits de pêche sont délivrés aux pêcheurs selon le statut qu’ils choisissent : m a r i n p ê c h e u r, pêcheur à pied professionnel ou de loisir, pêcheur amateur aux engins et aux filets, dont 2 statuts qui permettront une professionnalisation de cette activité.
Seuls les statuts professionnels donnent accès au droit de vendre le produit de la pêche.Pour obtenir un droit de pêche il convient de respecter les conditions d’accès (adhésion aux associations, cotisations...) et de contacter l’un des services gestionnaire compétents : la DEAL pour la pêche en eau douce et la DMSOI pour la pêche maritime.La réglementation pour les canaux de pêche en rivière :
Pour la création et l’entretien des canaux de pêche et pour l’occupation du domaine public fluvial, les pêcheurs en rivière devront se constituer en associations. Ces associations devront obtenir les autorisations nécessaires et obligatoires :
•l’autorisation de création et d’entretien des canaux : valable 5 ans,
•l’autorisation d’occuper le domaine public fluvial : à renouveler chaque année.
Pour obtenir ces autorisations, les associations doivent constituer des dossiers réglementaires, et contacter la DEAL. Ces autorisations sont obligatoires et indispensables pour accéder aux droits de pêche.